Titres-restaurant : le SNARR dénonce une décision prématurée
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Le SNARR déplore l’annonce précipitée de la ministre sur l’usage élargi des titres-restaurant, alors que les discussions sont encore en cours.

Le Syndicat National de l’Alimentation et de la Restauration Rapide (SNARR) réagit avec prudence aux récentes déclarations de la ministre Véronique Louwagie concernant la pérennisation de l’élargissement des titres-restaurant à l’achat de produits alimentaires non consommables immédiatement. Cette annonce, faite alors que les discussions engagées depuis février 2025 sont encore en cours, interpelle les professionnels du secteur.
« Nous souhaitons poursuivre le travail de concertation engagé », déclare Romain Girard, président du SNARR. Le syndicat réaffirme ainsi sa volonté de dialogue constructif avec les pouvoirs publics, afin de bâtir une réforme durable et équitable. « Des solutions équilibrées existent pour préserver à la fois le pouvoir d’achat des Français et la viabilité de nos 322 000 emplois directs. Il est essentiel d’aborder l’ensemble des sujets dans une démarche globale de modernisation du dispositif ».
Un secteur en tension
Le secteur de la restauration rapide traverse une période critique, aggravée par une concurrence accrue de la grande distribution dans l’usage des titres-restaurant. En effet, selon le SNARR, la part de marché des supermarchés a bondi de près de 9 points entre 2022 et 2025, au détriment des restaurateurs, représentant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en moins. À cela s’ajoute une hausse alarmante de 20 % des défaillances d’entreprises au troisième trimestre 2024. Le déséquilibre est d’autant plus marqué que les taux de commission appliqués aux restaurateurs continuent d’augmenter de manière injustifiée, alors même que ces titres bénéficient d’un soutien fiscal de l’État.
Des mesures concrètes
Face à ces dérives, le SNARR appelle à des mesures concrètes et équilibrées, comme l’extension de l’usage des titres-restaurant aux dimanches et jours fériés ou la mise en place d’un double plafond différencié selon le type d’établissement. Ces propositions visent à recentrer l’usage du dispositif sur sa vocation première tout en maintenant la souplesse nécessaire pour les consommateurs.