Didier Désert crée une épicerie

  • Temps de lecture : 4 min

Après avoir repris l’Ambassade d’Auvergne, Didier Désert a créé une épicerie à proximité. Il y propose à la vente près de 500 produits frais, secs et boissons en provenance directe du Massif central. On peut même y déguster des volailles d’Auvergne rôties.

Didier Désert
Didier Désert devant la Petite Ambassade d'Auvergne, la nouvelle épicerie annexe à son restaurant l'Ambassade d'Auvergne. Crédit L'Auvergnat de Paris.

Trois ans après avoir repris l’Ambassade d’Auvergne, Didier Désert a redonné un second souffle à cette institution de la restauration auvergnate. Il a notamment réveillé cette belle endormie de la rue du Grenier-Saint-Lazare en prenant son bâton de pèlerin pour sillonner le Massif central en quête de nouveaux producteurs, vignerons, brasseurs. Ils sont venus enrichir l’offre d’une adresse qui, depuis plus d’un demi-siècle, se dresse comme la vitrine gastronomique parisienne de l’Auvergne et du Rouergue. Fort de cet élan nouveau, le maître des lieux a décidé de créer une épicerie annexe, la Petite Ambassade d’Auvergne, installée rue Saint-Martin à moins de 100 mètres de la maison.

Après avoir racheté un ancien magasin de vêtements, Didier Désert a investi 200 000 euros pour convertir cet emplacement en épicerie. Il utilise la cave pour proposer ses vins : 45 crus sont proposés à la vente. Il s’agit de coups de cœur du patron. Les bouteilles sont le plus souvent issues de petits producteurs qui travaillent de manière vertueuse, pointue et originale.

Les grands noms de la région

Au total 500 références sont proposées à la vente, dont des produits frais : l’agneau Allaiton de chez Greffeuille, les viandes et charcuterie de chez Arcadie, Conquet, du domaine de la Limagne ou Laborie. Les fro mages d’Auvergne n’ont bien sûr pas été oubliés. Même des œufs fermiers sont en vente, ainsi que les poissons fumés du Sichon dont le fameux saumon qui a fait la gloire de la maison de l’Allier. Un présentoir fait la part belle à une vingtaine de bières régionales. Les alcools et liqueurs sont mis en valeur. On peut ainsi choisir entre la gentiane aveyronnaise de chez Bonnal et la célèbre gentiane Couderc, disponible dans sa version classique, mais aussi Pure gentiane.

Un large choix de gentianes

Un coin rôtisserie

Une rôtissoire cuit quotidiennement des volailles d’Auvergne et les propose à la vente à emporter ou à déguster sur place. À cet effet, quelques chaises et tables ont été disposées. C’est Michelle Nourry, l’épouse du directeur de salle du restaurant, qui anime le coin rôtisserie et la boutique. Pour Didier Désert, ce nouvel espace représentait une activité tout à fait complémentaire au restaurant : « Certains clients aiment nos produits mais ne se rendent qu’occasionnellement au restaurant. Ce magasin est un moyen pour eux d’accéder quotidiennement au terroir auvergnat et de faire découvrir davantage de produits. Dans mes nombreux déplacements, j’ai sourcé beaucoup de produits que je ne pouvais pas toujours proposer à la carte du restaurant. Ainsi, à l’Ambassade d’Auvergne, je ne propose qu’une bière auvergnate. Ici, j’en décline une vingtaine. »

Michelle Nourry anime le magasin.

Une logistique

Réunir autant de produits représente parfois un tour de force logistique. « Certains de mes producteurs travaillent sur de très petites exploitations et commercialisent leurs produits exclusivement sur un ou deux marchés hebdomadaires de leur région », explique le patron de l’Ambassade d’Auvergne. Il est donc nécessaire de prévoir un regroupement des envois de producteurs pour amoindrir les coûts de transport. Les arrivages de fromages sont assurés par la Poste, dans des mallettes réfrigérées.

De nombreux articles, des lentilles au velouté de cèpes en passant par les confitures.

Selon Didier Désert, le magasin ne court pas après la rentabilité à marche forcée. C’est d’abord une manière de consolider l’image de l’enseigne et de la légitimer. « Je veux offrir une vitrine à des gens que j’aime bien », ajoute Didier Désert. Dans l’immédiat, il ne souhaite pas développer la vente en ligne de ces produits. Il vise avant tout la clientèle du quartier, et plus largement les Parisiens prêts à traverser quelques arrondissements pour retrouver l’authenticité du terroir du Massif central. Cependant, Didier Désert ne s’interdit rien : « À terme, si la boutique capte une clientèle touristique, nous tenterons notre chance sur internet. »

En attendant, la Petite Ambassade d’Auvergne possède déjà un logo distinct de sa grande sœur. Les deux Auvergnats qui figurent sur le blason sont toujours présents. Mais pour ceux qui observent, l’un des personnages est plus petit que l’autre. Une manière de montrer que l’ambassade s’est dotée d’un consulat.

La Petite Ambassade d’Auvergne

206, rue Saint-Martin 75003 Paris

La cave de l’établissement

Cinq whiskys issus du Massif central

Une vingtaine de marques de bières

PARTAGER