Redynamisation : Moulins, un centre-ville modèle

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Depuis quelques années, le centre-ville de Moulins (Allier) connaît une nouvelle vie grâce à l’arrivée d’un manager dédié à sa redynamisation. Résultat : moins de locaux vacants et une attractivité retrouvée pour les commerces.

Commerce
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La redynamisation des centres-villes prend souvent des allures de casse-tête pour les municipalités. En Auvergne, à Moulins, l’arrivée d’un manager dédié à cette question a permis de remonter la pente et de recréer de l’attractivité dans le centre historique, qui mourait à petit feu, comme beaucoup d’autres en province. Cyril Martin endosse ce rôle depuis plus de deux ans et se qualifie lui-même de « couteau suisse », entre faiseur de rencontres professionnelles, interlocuteur de choix pour les porteurs de projets, metteur en scène des boutiques de la ville et ambassadeur de la commune. En trois ans seulement, ce sont plus de 90 boutiques qui ont ouvert leurs portes, soit une trentaine par an : « Dans l’hypercentre qui compte 114 locaux, on est pratiquement plein. Et pourtant, c’était un secteur de vacance importante. » Ce fameux taux de vacance sur la ville de Moulins concernant les commerces est justement passé de 15 % à moins de 7 %. Un succès dû à la mise en place de stratégies finement pensées par le manager pour redonner vie aux rues de la préfecture de l’Allier. De plus en plus de municipalités, conscientes de leur devoir de maintien de l’activité en cœur de ville, font appel à ce type de poste. À l’image de Vichy ou Clermont-Ferrand qui ont, elles aussi, créé un emploi sur mesure pour rebooster le commerce.


Un effet positif pour la restauration

Un travail de fourmi et de contact pour Cyril Martin, qui a démarré par le fait de répertorier tous les commerces, les locaux vacants, occupés ou en transition, pour pouvoir ensuite avoir une cartographie précise des commerces de la ville. « Ainsi, quand un porteur de projets vient me voir, j’ai souvent une idée précise du lieu où je peux le placer. » Mais comment s’y prend-on pour établir une nouvelle dynamique ? « La première des choses, c’est de définir un périmètre et établir clairement où commence et où s’arrête le centre-ville », explique le manager moulinois. À l’intérieur de ce périmètre, artisans, métiers de bouche, boutique de vêtements ou établissements valorisant la culture peuvent non seulement prétendre à une subvention de 5 000 à 15 000 euros, « mais  ont aussi pour obligation de venir s’installer en centre-ville et non en zone ». Les commerces CHR ne peuvent en revanche pas prétendre à l’opération. Cependant, grâce à la redynamisation globale, « ils viennent s’installer naturellement, car aujourd’hui, Moulins est une ville qui est devenue attractive », dit-il. Ainsi, « la fréquentation des restaurants a grimpé de 30 à 50 % cet été, avec près de 200 000 visiteurs. À 23 h, on voyait encore des centaines de personnes arpenter les rues, c’était du jamais-vu ». Résultat : une émulation certaine est en train de naître. « Dans la rue Datas, qui comptait sept locaux vacants trois ans auparavant, est désormais pleine et très prisée des restaurants. On trouve un italien qui affiche complet tout le temps, un restaurant de viandes, un bar à vins et à fromages plutôt festif… La rue affiche un tout nouveau visage. » Un véritable cercle vertueux. Et pour permettre cette dynamisation et cette liberté d’entreprendre, « nous sommes assez souples sur les linéaires des terrasses, par exemple. Notre place d’Allier a tout à gagner à être vivante. Alors oui, cela prend de la place, mais cela donne aussi un côté plaisant », signale le manager de centre-ville, qui prône avant tout la carte de l’attractivité et du vivant pour réactiver ce supplément d’âme qui caractérise les cités.

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