Dès 2001, V&B a réuni un caviste, une cave à bière et un bar, une idée de Jean-Pierre Derouet et Emmanuel Bouvet.

Avec un rythme de croisière d’une ouverture par mois, V&B devrait franchir la barre des 300 établissements en France durant le printemps 2025. Cette enseigne, de plus en plus visible en périphérie des zones commerciales, est désormais confortablement implantée dans le paysage français. Pourtant, lors de sa création en 2001, les bars fermaient les uns après les autres, les volumes de bière se tassaient d’année en année et le vignoble français enchaînait les restructurations. Mais les deux associés, Jean-Pierre Derouet et Emmanuel Bouvet, ont trouvé une formule originale à plus d’un titre pour réussir sur ces marchés difficiles.
Vin et bière réunis
Le premier, issu du monde du vin, possédait un magasin caviste en Mayenne. Le second exploitait une cave à bière sur le même secteur. Les deux hommes décident dans un premier temps de partager un même local, au Mans (Sarthe). « Nous travaillions chacun de notre côté, Emmanuel vendait de la bière et je commercialisais du vin, se souvient Jean-Pierre Derouet. Le succès de notre entreprise nous a poussés à nous associer dans la création d’un magasin du même type, dans notre ville de Château-Gontier, qui vendrait à la fois de la bière et du vin, mais qui serait réuni autour d’un bar. » C’est ainsi qu’est né le premier V&B (vin et bière). Très vite ce concept à succès s’est développé dans l’ouest, puis sur toute la France. L’enseigne détient même une unité à Northampton, en Grande-Bretagne. Ainsi, en 23 ans, les deux associés ont ouvert 34 succursales et convaincu 261 franchisés de suivre leur exemple.
De la diversité
Au départ, les magasins fonctionnaient sur la base d’une simple licence II, mais rapidement l’essor des ventes de spiritueux a conduit les exploitants à se doter d’une licence IV. Une restauration à base de tapas est également proposée. Les bars ouvrent à 10 h, en même temps que le magasin caviste. Mais leur activité débute vraiment à midi et culmine durant l’afterwork. À 20 h 30, l’enseigne ferme ses portes. Le succès repose d’abord sur une synergie, qui attire à la fois les amateurs de bière et de vin. Le
bar vient créer du trafic et de l’animation. V&B joue surtout la carte de la diversité. « Au début
des années 2000, raconte Jean-Pierre Derouet, trois brasseurs dominaient sans partage les comptoirs et nous avons apporté de la diversité, en proposant 250 variétés de bières. » Enfin, les deux
associés ont aussi eu la bonne idée d’éviter les centres-villes pour s’installer dans les centres commerciaux, suivant ainsi la tendance des migrations commerciales des Français.
Le siège comme socle
Jean-Pierre Derouet et Emmanuel Bouvet ont su gérer leur croissance en contrôlant une proportion non négligeable de succursales. Ensuite, ils conservent une maîtrise étroite de leur structure. Le siège de V&B implanté à Château-Gontier (Mayenne) emploie 300 personnes et centralise l’ensemble : les achats, la logistique, l’aménagement des magasins et la formation. Le groupe a aussi investi en amont. Il possède
160 ha de vignoble à Bordeaux (Gironde) et a établi à Château-Gontier la brasserie distillerie Mont Hardi, qui brasse notamment la Levrette, bière liée aux 12 bars éponymes, également propriétés du groupe. V&B assure également sa visibilité dans de nombreux événements, comme le sponsoring d’un Imoca qui s’est inscrit au départ des deux derniers Vendée Globe. L’enseigne est aussi partenaire du Paris La Défense Arena, à Nanterre (Hauts-de-Seine), et du Racing 92. Fidèles à leur ville, les deux
patrons Castrogontériens organisent depuis 2019 un festival de musique populaire dans leur ville : le V&B Fest. La dernière édition, cet été, a rassemblé 150 000 personnes.