Renaissance d’Édouard-Delaunay, maison de négoce bourguignonne

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Vingt-cinq ans après la vente par sa famille de la maison de négoce Édouard-Delaunay, à Nuits-Saint-Georges, Laurent Delaunay annonce la renaissance de l’entreprise bourguignonne. L’an passé, le patron du holding Clément avait racheté le nom d’Édouard-Delaunay, son arrière-grand-père, à Boisset. Il est ensuite parvenu à reprendre en main le site familial du château de Charmont, à Nuits-Saint-Georges. En huit mois, il a rénové l’ensemble des cuveries du domaine afin de se doter d’un outil de vinification capable de traiter de manière pointue et précise de petits volumes. Un investissement de 1,5 million d’euros a été consacré à ce projet. Le négociant dispose de 18 cuves de 16 à 65 hl. La maison Édouard-Delaunay avait été fondée en 1893 à Dijon par l’arrière-grand-père de Laurent Delaunay. En 1954, la maison s’est installée au château de Charmont. Éprouvé par la crise de 1991, le père de Laurent Delaunay a dû se résoudre à céder la maison de négoce en 1993. Laurent Delaunay et sa femme, Catherine, qui étaient alors les œnologues du domaine, ont quitté la Bourgogne pour tenter leur chance en Languedoc et créer Badet-Clément, qui décline notamment les Jamelles, une large gamme de vins de cépage. Ils ont ensuite acquis Abbotts, devenu Abbotts-Delaunay, un domaine languedocien créé par des Australiens et misant sur des vins haut de gamme. Plus récemment, Laurent Delaunay a remis un pied en Bourgogne en rachetant DVP, un distributeur de domaines particuliers, qui dispose aujourd’hui de 160 vignerons dans son catalogue et s’affiche comme le leader de la distribution des vins de domaine. Le holding Badet-Clément, qui coiffe l’ensemble du négoce de Languedoc et de Bourgogne, réalise un chiffre d’affaires de 55 millions d’euros et commercialise 15 millions de bouteilles par an. Grâce à son nom, son ancrage familial et au réseau de DVP, Laurent Delaunay a pu rapidement monter un réseau de négoce dans une région où les approvisionnements ont la réputation d’être répartis au compte-gouttes. Spécialisée pour l’instant dans les côtes-de-beaune et les côtes-de-nuits, la maison Édouard-Delaunay va décliner quatre appellations régionales, sept Villages, sept Grands Villages, sept premiers crus et quatre grands crus. Avec les vendanges 2018, deux autres grands crus, Montrachet et Griotte-Chambertin, devraient rejoindre la collection.

Édouard Delaunay dans le nouveau chai du château de Charmont

Des approvisionnements appréciables

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