Au pays de la noix

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La distillerie Denoix, fondée à Brive-la-Gaillarde en 1839, propose toujours des liqueurs et des apéritifs, notamment de l’eau de noix, en plus de sa moutarde violette. La cinquième génération Denoix, représentée par Paul et Marie Bastier, perpétue la tradition familiale.

Le hasard fait bien les choses… Cette expression n’a jamais paru aussi vraie que pour la distillerie Denoix, fondée à Brive-la-Gaillarde en 1839 par Pierre Lacoste, afin de produire du curaçao. Ce dernier est ensuite rejoint par Louis Denoix, au nom prédestiné, pour la fabrication, entre autres, de l’eau de noix. « Il s’agit de la grande époque des distilleries, il y en avait une dizaine dans la région, ainsi que celle des liqueurs », explique Paul Bastier, marié avec Marie Bastier, arrière-arrière-petite-fille de Louis Denoix. Le couple constitue la relève et devrait prendre en main l’entreprise familiale au cours de l’année, représentant ainsi la cinquième génération de la famille Denoix à la tête de la distillerie, après Louis Denoix, Élie Denoix, Bernard Denoix et Sylvie Denoix-Vieillefosse mariée à Laurent Vieillefosse. « Le sud de la Corrèze et la vallée de la Dordogne représentent le plus grand bassin de production de noix », indique Paul Bastier, pour justifier l’importance de ce fruit pour la distillerie familiale.

L’entreprise corrézienne propose une gamme composée de 13 liqueurs, réalisées par macération ou par distillation, de 13 apéritifs et de la moutarde violette de Brive, créée par Elie Denoix, la deuxième génération. Parmi les liqueurs, la Suprême Denoix, inventée par Louis Denoix et dont la recette initiale est toujours respectée, « pour conserver son authenticité ». « Les noix sont récoltées de la fin juin à la mi-juillet, pour qu’elles aient un côté laiteux. Elles sont ensuite broyées et nous faisons vieillir le jus pendant cinq années dans des fûts de chêne pour apporter des saveurs de vanille, de cacao et de café », détaille ainsi Paul Bastier, avant de poursuivre : « Le jus est assemblé avec du cognac, de l’armagnac et un sirop de sucre. » La Suprême Denoix demeure un « succès de la maison », souligne-t-il. « C’est quelque chose d’assez unique, de conserver la distillerie dans la famille et de conserver la même méthode » , ne manque-t-il pas de rappeler, conscient du patrimoine qu’il possède. Un patrimoine composé d’un alambic à bain-marie, datant du XIXe siècle, toujours utilisé pour l’élaboration des alcools. Posé sur un foyer au charbon, qui permet une chauffe régulière et suffisamment forte, l’outil permet d’extraire des fruits les arômes qui parfumeront les liqueurs. L’entreprise joue sur cette histoire en organisant en juillet et en août des visites guidées de la distillerie et en permettant le reste de l’année une visite libre avec la possibilité de déguster les produits. « Il y aura toujours quelqu’un pour expliquer, précise Paul Bastier. Le fait de partager notre travail plaît. Les clients voient ce qu’ils achètent, ils savent d’où cela vient. »

Labellisée Entreprise du Patrimoine vivant, la distillerie dispose d’un rayonnement local, notamment avec le Quinquinoix, « le vin de noix traditionnel ». La marque est toutefois présente à Paris, dans des boutiques spécialisées. La moutarde violette de Brive, l’autre produit phare de l’entreprise, est « ce qui nous fait un peu plus connaître », indique Paul Bastier. Ce produit « qui reste attaché à l’histoire de la maison » est issu des moûts de raisin impropres à la vinification. Cette moutarde douce et épicée se marie parfaitement avec du boudin noir et du magret de canard.

Distillerie Denoix – 9, boulevard Maréchal-Lyautey, 19100 Brive-la-Gaillarde – Tél. : 05 55 74 34 27 www.denoix.com

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