L’observatoire de l’emploi des entrepreneurs annonce que 38.670 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi en 2022.
En 2022, 38.670 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi, selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et de la société Altares. Un chiffre en hausse de 34,1% par rapport à 2021, soit 9.800 femmes et hommes de plus en situation de chômage. En cause : trois années consécutives de crises diverses : pandémie de Covid-19 et arrêt de l’activité pour certains, puis le début des échéances de remboursement des pour d’autres. Le tout dans un contexte de hausse des taux d’intérêts et d’inflation.
Les trois quarts (75,2%) des entrepreneurs impactés se trouvaient à la tête d’une structure de petite taille, soit moins de trois salariés. Ces entreprises connaissent de plus grandes difficultés financières. Mais les entreprises de plus de 50 salariés sont aussi concernés : 198 en 2022, contre 131 en 2021 (+ 51,1%). Les SARL et les SAS sont particulièrement touchées, avec respectivement 17.224 et 14.955 gérants concernés, soit des hausses de 34,9% et 55,5% par rapport à l’année dernière. Cela s’explique notamment « par l’augmentation des créations d’entreprise sous ce dernier statut juridique », précise l’étude. Par ailleurs, les artisans-commerçants, en première ligne face à la flambée des coûts énergétiques, sont 3.392 à s’être retrouvés au chômage en 2022.
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Dans le détail, l’étude montre les profils des chefs d’entreprises désormais au chômage. L’âge médian se rapproche de celui d’avant la crise Covid-19 et s’établit à 46,3 ans. Mais surtout, « les seniors restent particulièrement exposés », alerte l’Observatoire. En effet, plus d’un tiers des chefs d’entreprise (36,8%) ont plus de 51 ans. En revanche, l’augmentation est légèrement inférieure pour les jeunes entrepreneurs de moins de 26 ans : 929 se sont retrouvés en situation de perte d’emploi, soit une hausse 31,6% sur un an.
« Ces signaux qui laissent présager un retour aux niveaux d’avant crise dès 2023, doivent nous amener à réfléchir collectivement à l’avenir que nous souhaitons proposer à ces femmes et ces hommes. Près de deux entrepreneurs sur trois n’ont pas anticipé une éventuelle perte d’emploi. Chacun doit être libre de sécuriser ou non son parcours professionnel mais ayons conscience qu’il s’agit collectivement de la capacité de reprise de la France », alerte Anthony Streicher, le président de l’association GSC, l’assurance perte emploi des dirigeants d’entreprise.