Le Touquet-Paris-Plage bénéficie, depuis le XIXe siècle, de la fréquentation d’une riche clientèle française et britannique qui a permis à la station de monter en gamme au fil des ans. Durant la Belle Époque, Le Touquet est le lieu de rendez-vous de la bourgeoisie et de l’aristocratie. De cette période, la ville porte encore la trace de villas somptueuses et autres établissements mythiques comme le Westminster.
Le Touquet, c’est avant tout l’œuvre du notaire Alphonse Daloz. En 1837, il fait l’acquisition auprès de l’État de terrains dunaires à l’embouchure de la Canche. Au total, ce sont plus de 1 600 ha, au lieu-dit Le Touquet, destinés à la chasse. Après la cession de son office notarial, Alphonse Daloz a fait fortune. Passionné par la nature et la chasse, l’homme se consacre alors à l’élevage et à l’agriculture sur ses terres du Touquet.
Vu du ciel, Le Touquet ressemble alors à un triangle de sable de 1 600 ha, dont la pointe nord borde l’estuaire. En 1855, Alphonse Daloz décide de planter des pins maritimes afin de fixer la dune. Il crée ainsi une vaste forêt, où il invite régulièrement ses amis parisiens à des parties de chasse. Parmi eux, le fondateur du journal Le Figaro , Hippolyte de Villemessant. En 1874, ce dernier souffle à Daloz l’idée de créer au Touquet une station balnéaire, entre mer et forêt. « Le lotissement Paris-Plage est officiellement inauguré en 1882. Il marque la naissance de la station. Le choix d’un tel nom est loin d’être anodin. Il témoigne de la volonté de créer un lieu de villégiature pour les Parisiens. Un an plus tard, Paris-Plage dénombre déjà 30 habitants » , déclare-t-on à l’Office de tourisme du Touquet.
Après le décès d’Alphonse Daloz, Le Touquet et Paris-Plage sont rachetés en 1902 par un Anglais, Sir John Whitley : « Il lui faudra des années de tractations tendues avec la commune de Cucq pour obtenir la création officielle du Touquet-Paris-Plage, en 1912. » Le Palais des Congrès est édifié en 1913 en lieu et place du château en bois qu’Alphonse Daloz s’était fait construire en 1864.
Le tourisme comme moteur économique
Avant la crise de 1929, le Casino de la ville est considéré comme l’une des plus importantes salles de jeux d’Europe. Avec ses villas bourgeoises, la station conserve aujourd’hui les traces de la Belle Époque. Des années 1930 qui ont façonné son identité, la station du Touquet-Paris-Plage a su garder un goût prononcé pour l’art de vivre.
Cette ville de 5 000 habitants dispose d’une vingtaine d’hôtels, sans compter les campings et autres meublés touristiques ou résidences de vacances. Sa situation économique et sociale est très largement dépendante de l’activité et de l’attractivité touristiques. Le nombre de logements (environ 12 400 dont près de 2 500 résidences principales) excède largement celui de ses habitants. En période estivale, le territoire accueille près de 250 000 visiteurs. La fréquentation internationale de la station, notamment en provenance des îles britanniques, est avérée.
Une station touristique de renommée
Pour accueillir ces contingents, Le Touquet dispose, dans le détail, de 18 hôtels (894 chambres dont 722 en établissements 3 et 4 étoiles), d’un camping 3 étoiles (255 emplacements) et de trois hébergements collectifs (862 lits). Le commerce et le secteur des services prédominent avec 605 entreprises dans la commune. Celle-ci souhaite s’affirmer comme station touristique de renommée internationale en misant sur une offre de loisirs et d’affaires de haut niveau et une politique de qualité urbaine et architecturale. De ce fait, le niveau de ses charges (fonctionnement et investissement) correspond plutôt à celui d’une commune de 30 000 habitants.
En forêt, face à la mer ou en centre-ville, on dénombre pas moins de 1 200 chambres à la disposition des touristes. De leur côté, les brasseries, cafés et restaurants sont légion. Sur le front de mer, les serveuses font face à de longues files d’attente. Face à l’affluence des clients, l’une d’entre elles doit s’excuser : « Nous sommes débordés, revenez dans deux heures. »
La clientèle est au rendez-vous
Au restaurant La Plage des Pirates, on fait déjà le plein depuis plusieurs semaines. Depuis le pont de l’Ascension, le personnel n’a pas le temps de souffler. À l’Enduro Plage, on se frotte les mains en regardant les cuisiniers préparer les plats du jour en cadence. « Nous sentons que les clients ont envie de se faire plaisir » , observe l’un des serveurs. Il est à peine midi et le restaurant affiche déjà complet pour la journée.
Il faut dire que dans la station balnéaire, historiquement surnommée « Paris-Plage », on ne relie la capitale qu’en 2 h de train ou de voiture ; ce qui draine une large clientèle francilienne notamment. « Nous nous rendons compte que, cette année, il n’y a pas vraiment eu de creux dans la fréquentation. La saisonnalité s’estompe et les équipes sont soumises à rude épreuve face au nombre de clients à servir. C’est de moins en moins haché, on retrouve une constante dans la fréquentation », explique le restaurateur Alain Molaro (La Chope et La Taverne royale).
Et d’ajouter : « D’habitude, on sait qu’avant le 10 juillet ce n’est jamais exceptionnel. Cette année, nous recevons beaucoup de public et les tickets moyens ne faiblissent pas. » Le chef du restaurant gastronomique de La Dune aux loups, Guillaume Fleury, constate que depuis la fin de la crise sanitaire les congrès et autres événements d’affaires reprennent peu à peu des couleurs. Le restaurant bénéficie d’une belle clientèle issue des résidences secondaires environnantes.
Au restaurant Perard Traditions, « la saison a débuté depuis les mois de mai et juin déjà ». Outre les vacances scolaires qui ont commencé le 7 juillet, l’établissement a pu compter « sur de longs week-ends » qui ont permis de faire le plein : « Nous connaissons ainsi une belle dynamique entre le jeudi et le dimanche. »
Zoom sur… l’Enduropale du Touquet Pas-de-Calais
Course mythique par excellence, L’Enduro du Touquet réunit chaque année depuis plus de 30 ans, près de 2 000 pilotes, femmes et hommes, professionnels, anonymes ou passionnés de sports mécaniques en deux ou quatre roues. La course, qui s’étend sur un parcours de 13 km, se déroule sur les plages du Touquet-Paris-Plage et de Stella Plage. Elle n’emprunte pas la partie dunaire. Il s’agit là d’un événement d’envergure au regard du nombre de résidents au Touquet.
La 47e édition se déroulera du 2 au 5 février 2023 et quelques nouveautés verront le jour.
En effet, cette manifestation devrait débuter dès le jeudi 2 février avec le Press Day. Viendront ensuite la Sand Session et l’Enduro Vintage le 3 février. Nouveauté, l’Enduropale du Touquet Pas-de-Calais se tiendra désormais le samedi, précédé de l’Enduropale Espoirs le matin. Le dimanche, ce sera le tour de l’Enduropale Juniors avant de clore ce week-end sportif par le Quaduro.
