Édito : Pourliche numérique

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Retrouvez l’édito de l’édition du 17 avril de L’Auvergnat de Paris par Jérémy Denoyer, à propos de la nouvelle donne du pourboire.

Jeremy Denoyer
Jeremy Denoyer. Crédit DR.

C’est un sujet à double tranchant pour les serveuses, serveurs et tous les professionnels du secteur de la restauration. Nous payons désormais principalement avec nos cartes bancaires (ou nos téléphones). Ces paiements digitaux et numériques sont devenus la norme. La monnaie fiduciaire tend à disparaître de nos poches et de nos portefeuilles : les pourboires en pièces ou en billets se font donc rares. Si les clients se montraient réticents, aux premières heures du QR code, à laisser un don pour le service au moment de la note, les comportements commencent à changer.

Près de 22 % des Français disent aujourd’hui utiliser le pourboire dématérialisé… mais 60 % d’entre eux restent sceptiques face à cette pratique. Grâce à la facilitation offerte par les opérateurs sur les TPE pour laisser un pourboire, leurs montants ont sérieusement augmenté. Pour autant, certains salariés du CHR regrettent le temps des soucoupes et des tirelires à la caisse. La rétribution dématérialisée des pourboires est en effet plus intrusive. Et la perspective que le « pourliche » puisse être imposable inquiète.

« Jusqu’à présent, les pourboires n’étaient pas taxés parce qu’il était impossible de les contrôler. À partir du moment où c’est informatisé, ce n’est plus la même histoire », nous a confié un employé d’une brasserie parisienne. Afin que les pourboires ne soient pas considérés comme un salaire dans le droit du travail, et donc non imposables, le syndicat de restaurateurs GHR souhaite « que cela soit inscrit dans la loi ».

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