Chambéry, un blason à redorer

Chambéry, au carrefour des Alpes, bénéficie d’un riche héritage italien et de nombreux atouts. Des points forts longtemps passés sous silence à la faveur de l’activité touristique hivernale, au profit des stations. Mais la situation évolue et permet à l’offre de restauration de révéler sa diversité et son dynamisme.

Chambéry Crédit : Aurélien Peyramaure

La préfecture de Savoie, située au pied des reliefs alpins, représente « un condensé de tous les attraits » du département, comme le relève Philippe Cordier, président de Grand Chambéry Alpes Tourisme, l’office de tourisme local. Un point sur lequel joue d’ailleurs l’entité dans sa dernière campagne de communication avec le slogan « Chambéry, l’élixir de Savoie ». La cité aux 60 000 habitants bénéficie en effet de la riche histoire locale, dont la cession du Duché de Savoie à la France en 1860 marque la fin de son histoire italienne. Mais l’héritage persiste, à l’image du château des ducs de Savoie en surplomb, mais aussi par « la couleur des bâtiments, la culture avec aussi le jumelage avec Turin », poursuit Philippe Cordier. L’architecture de style italien se mêle également avec celle médiévale à travers les maisons à colombage. En outre, à l’image des célèbres traboules du Vieux Lyon, Chambéry dispose d’allées permettant de se faufiler plus rapidement dans ses entrailles. 

Une cité dans l’ombre
Cependant, la richesse de Chambéry a pu être occultée par son environnement – les Alpes – notamment durant la saison hivernale. « Chambéry représente la porte d’entrée de la Savoie », indique alors Michel Naas, propriétaire du restaurant Le Savoyard, à Chambéry, et représentant du GHR pour la Savoie. Avant de pointer du doigt l’image que reflète la ville : « Il y a une voie rapide qui la traverse. L’image renvoyée depuis elle ne donne pas envie. » Pour cette raison, l’office de tourisme souhaite « mettre davantage en valeur tous les atouts de Chambéry, comme la culture et l’art de vivre, et essayer de développer une activité quatre saisons », explique Philippe Cordier. Le changement se fait déjà sentir, avec « une belle fréquentation durant les mois d’août et septembre et davantage de courts séjours pour une ville à partir de laquelle nous pouvons rayonner de manière large avec le tourisme urbain, le vignoble ou encore le vélo », complète le représentant du GHR. Par ailleurs, Philippe Cordier et Michel Naas s’accordent sur la diversité de l’offre de restauration de Chambéry, qui dénombre « 156 restaurants traditionnels, en dehors de la restauration rapide », d’après le premier. Aussi, une « approche qualitative » toute particulière est constatée par le représentant de l’office de tourisme. « Alors qu’Aix-les-Bains possède beaucoup de gros établissements de type brasserie avec des offres similaires, Chambéry dispose davantage de petits établissements aux identités propres. Les clients peuvent trouver les ambiances qui se rapprochent le plus de leurs envies », développe même Michel Naas. Enfin, à l’image d’autres centres urbains, ce dernier constate une évolution des habitudes de consommation des locaux lors du déjeuner, avec la concurrence « des gamelles et du snacking ». Tandis que le soir, l’activité se révèle plutôt bonne, notamment grâce « aux hôtels-bureaux quasi exclusifs qui envoient leurs clients dans nos restaurants ».