Des cafés pour nos régions : six ans et 30 projets

Photo d'illustration, des cafés pour nos régions.
Photo d'illustration, des cafés pour nos régions. Crédits : Joackim weiler _ unsplash

92 % des cafés et débits de boissons ont fermé en un siècle, pour atteindre, selon l’un des derniers décomptes, 40 000 établissements en 2017. Mais cette décroissance semble en passe de s’enrayer, sous l’impulsion des pouvoirs publics, mais aussi des acteurs de la profession. Ces dernières semaines, l’actualité braque ses projecteurs sur ces CHR de communes rurales et sur les mesures à venir pour favoriser leur maintien. Pourtant, cela fait bien longtemps déjà que des entrepreneurs se battent pour faire vivre des cafés là où il n’y en a plus, pour réinventer le modèle en revendiquant un rôle de vecteur de lien social.

«Donner un signe fort à la profession, en encourageant les initiatives»

En 2013, le groupe brasseur-distributeur Heineken France/France Boissons a décidé de donner chaque année un coup de pouce à cinq d’entre eux. Mais l’idée même de soutenir la profession sur cette voie est antérieure. « Notre objectif premier étant d’aider les patrons à se reprofessionnaliser, à développer un accueil de qualité, voire à participer à la recréation d’un secteur CHR qui soit porteur de valeurs et citoyen, nous avons créé en 2006 l’association Service en tête, rapporte Franck Fléchard, directeur de la communication externe Heineken France*. Puis, il y a eu un deuxième déclic, suite aux retours terrain et aux échanges avec les forces vives du secteur : on a noté un décrochage des zones rurales qui avait également été identifié lors de nos tables rondes Comptoirs & Territoires organisées à partir de 2015. Nous avons donc mis en place un certain nombre d’actions, dont la plus importante pour nous a été le Prix des cafés pour nos régions. C’est un moyen de donner un signe fort à la profession, en encourageant les initiatives qui visent à redonner un avenir aux CHR. »

Des jurys de professionnels dans 5 régions

La France a été découpée en cinq régions (Est, Centre-Île-de-France, Nord, Ouest, Sud) et les patrons ou futurs entrepreneurs de chacune d’entre elles peuvent donc présenter leur projet à un jury composé d’élus, de professionnels de la filière CHR et d’experts de la création ou de la reprise d’entreprises. Rénovation d’un bar musical dans un village de 600 habitants, amélioration des conditions d’accueil du plus ancien café-lecture français basé à Clermont-Ferrand, aide à la reprise du dernier café du village pour en faire un restaurant bistronomique… En six ans, le prix a récompensé une vaste palette d’initiatives. « Cette année, on a relevé une plus grande diversité encore des candidatures, qui s’illustre bien avec les cinq gagnants : certains sont engagés dans une démarche zéro déchet, d’autres plutôt porteurs de lien social. Cela correspond bien à l’ADN du prix et on s’en félicite. » En six ans, ce sont donc 300 000 euros de dotation qui ont été attribués à 30 porteurs de projet. « Et sur ces 30 projets, 28 continuent à exister, vivre et se développer », se félicite Franck Fléchard.

* Depuis début novembre, Franck Fléchard occupe le poste de corporate affairs manager pour The Heineken Company.