Metz : la perle de l’Est

Avec plus de deux mille ans d’existence au compteur, Metz peut se targuer d’un patrimoine historique très riche. Bercé par l’Allemagne et le Luxembourg voisins, le palmarès culinaire de la ville n’est pas en reste, même si l’ombre de la Covid pèse lourdement sur ses CHR.

Le patrimoine de Metz est bercé par l'Allemagne et le Luxembourg voisins. Crédit : La Revue des Comptoirs.
Le patrimoine de Metz est bercé par l'Allemagne et le Luxembourg voisins. Crédit : La Revue des Comptoirs.

Thermes gallo-romains, église gothique, Centre Pompidou d’art contemporain. À Metz, l’histoire ancienne comme récente rythme le quotidien des habitants. Malgré cet important patrimoine, la ville est surtout un lieu de passage pour les touristes qui la fréquentent. « En général, les touristes restent deux nuitées au maximum sur place », confirme Agnès Lorang, secrétaire générale de l’Umih Moselle.

Pour pallier cette situation, la ville tente de faire évoluer son image. Cet été, l’agence d’attractivité Inspire Metz – rattachée à la métropole – a créé une série d’affiches reprenant des lieux emblématiques. On pouvait y lire « BudaMETZ », « Los AngeMETZ » ou « DubrovMETZ », chaque photo évoquant une de ces villes touristiques étrangères. Cette campagne de pub, mais aussi d’autres initiatives comme un dispositif de soutien à la consommation via des bons d’achat financés en partie par la Fédération des commerçants de Metz et la Ville n’ont pourtant pas réussi à sauver l’été messin, du moins pour les hôtels.

Une durée moyenne de séjour plus courte

À la fin juillet, certains établissements étaient encore fermés pour travaux, tandis que d’autres avaient choisi de garder porte close faute de clients. « Pour ceux qui étaient ouverts au mois de juillet, le taux d’occupation était en moyenne de 50 %. Comparé à l’année dernière, cela représente pour les hôtels une baisse de 15 à 40 % en termes d’occupation et 35 à 50 % de chiffre d’affaires en moins », estime la secrétaire générale de l’Umih Moselle.

Selon elle, ces chiffres peu encourageants reflètent l’absence du tourisme d’affaires et une durée moyenne de séjour encore plus courte que d’habitude. « Les quelques touristes que nous avons eus, notamment les Hollandais, restaient en moyenne une nuit sur place, dans des établissements extérieurs au centre-ville. Ils faisaient uniquement étape à Metz. »

Des clients messins fidèles

Côté restauration, le bilan est pour l’instant moins négatif pour les 236 établissements * que compte la ville. « Aujourd’hui, certains restaurants ont déjà fermé leurs portes, mais la casse reste limitée. Ceux qui s’en sortent bien sont les établissements munis de terrasses et qui proposent une restauration traditionnelle de qualité et un respect strict des gestes barrières ». Les clients messins, fidèles au poste, sont plus enclins à dépenser que d’habitude.

« Dès que les terrasses vont fermer, tout va être plus complexe. »

Malgré cette augmentation de consommation locale, Agnès Lorang rappelle que la situation des traiteurs et des discothèques reste – comme partout ailleurs – très compliquée du fait du manque d’activité des premiers et de l’interdiction de rouvrir des seconds. Elle craint en outre que la situation se complique au fil des mois. « Dès que les terrasses vont fermer, tout va être plus complexe. Ceux qui n’avaient pas de la trésorerie pour tenir risquent de voir les difficultés arriver : on attend malheureusement entre 20 et 30 % de fermetures à l’automne. » À voir si le soutien des Messins, infaillible cet été, se poursuivra tout au long de l’année.

* NOTE : Chiffres 2020 office du tourisme de Metz.

Auteur : Zoé Besle