Rennes, l’audacieuse

En cinq ans, Rennes a gagné plus de 8 000 habitants et en attend 70 000 nouveaux d’ici 2030. La préfecture de la région Bretagne attire et cette effervescence booste son CHR qui, sous l’impulsion de plusieurs entrepreneurs, fait sa mue.

Classée en 2017 par L’Express comme étant la ville où l’on vit le mieux en France, Rennes séduit notamment les Parisiens qui peuvent désormais la rallier en une heure trente en TGV. 107 millions d’euros et quatre ans de travaux auront été nécessaires pour reconstruire la gare de Rennes et doubler sa capacité d’accueil dans l’optique d’absorber l’augmentation du trafic due à l’arrivée de la ligne à grande vitesse.

Au mois de mai devraient d’ailleurs s’achever les travaux du Paris-Brest, un restaurant de gare d’un nouveau genre. Christian Le Squer rejoint ainsi le Club des chefs et signera la carte de cet établissement de deux étages et 170 couverts. Le chef étoilé entend revisiter le terroir breton à prix abordables – formule express le midi à 25 € – et placera le jeune chef Benjamin Le Coat qu’il a formé deux ans au Cinq.

Partout en ville, les projets de restauration fleurissent, à l’instar du groupe STD qui ne compte pas moins de huit enseignes et qui, à la rentrée 2018, a ouvert Avec & Co, un lieu de restauration hybride dans une zone industrielle. Dans un hangar de 900 m 2 se mêlent un restaurant-bar (cuisine au barbecue et quatorze bières pression), un atelier de customisation auto et moto, un salon de tatouage, un barber-shop et une boutique de vêtements.

L’Umih investit à Rennes

Et pour accompagner ces professionnels, l’Umih s’investit. Parmi les actions menées, le syndicat a pris part au projet d’Accompagne ment pour l’insertion des demandeurs d’emploi étrangers (AIDE). Onze majeurs avec le statut de réfugiés ont été formés au métier de commis de cuisine puis intégrés dans des restaurants des adhérents de l’Umih. Le succès est tel que plusieurs d’entre eux envisagent d’embaucher leur apprenti.

Deuxième projet d’envergure soutenu par l’organisation syndicale, l’école Cuisine mode d’emploi(s) de Thierry Marx qui s’installera en ville du 13 mars au 31 mai prochain à la faculté des métiers pour une session de formation au CQP commis de cuisine. Dix stagiaires, aujourd’hui éloignés de l’emploi et en situation de précarité, suivront onze semaines de formation dont trois en entreprise.

Enfin, dernier dossier sur lequel l’Umih entend accompagner ses adhérents : l’annonce par la mairie de la suppression des barnums et chauffages de terrasses. La grande majorité d’entre elles, dans le centre historique, sont coiffées de tentes qui « gâchent le patrimoine bâti de la ville » estime Marc Hervé, adjoint délégué au commerce et à l’artisanat. « Les stores bannes seront toujours disponibles pour protéger les clients. Sur les terrasses déportées, des parasols pourront être installés », a détaillé l’élu à France 3 Bretagne. Une réunion entre l’Umih, les professionnels et la mairie devait se tenir début mars sur ce sujet afin de trouver des compromis, notamment sur la date de mise en application de ces mesures.

Auteur : Noémi Lecoq