Toulon, en plein renouveau

Premier port militaire français, Toulon est également un lieu de passage pour de nombreux touristes dès le début de la saison estivale. Située entre terre et mer, la préfecture du Var connaît actuellement une nouvelle dynamique, notamment de son offre de restauration.

La ville de Toulon.
Tournée des patrons à Toulon. Crédit : DR.

Port de pêche renommé dans l’Antiquité, Telo, Toulon grandit sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV au rythme de son arsenal et du développement de la flotte militaire française. Si la ville a souffert des tourments de l’Histoire et des épidémies, elle connaît au XIXe siècle une expansion urbaine importante avec la naissance de la haute ville et de ses constructions haussmanniennes. Profondément marquée par la Seconde Guerre mondiale, la cité fut en grande partie détruite par les bombardements. Aujourd’hui port d’attache du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et du siège de la Force d’action navale, la rade de Toulon revendique le statut de premier port militaire français. Un bassin d’emploi qui compte plus de 25 000 salariés dans une ville où la population s’élève à 165 000 habitants

Le renouveau du secteur CHR

Alors que le potentiel touristique de la région se situe majoritairement aux portes de la cité varoise, le centre-ville connaît depuis quelques années une forme de renaissance, et plus particulièrement dans l’hôtellerie-restauration. En 2021, les Halles Raspail, des anciennes halles municipales, ont rouvert leurs portes après 20 ans de fermeture. Un lieu au style Arts déco inauguré en 1929 pour accueillir le marché couvert, qui s’est mué près de cent ans plus tard en « halles gourmandes ». Épiciers, traiteurs, fromagers, bouchers ou encore cafetiers se sont alors ajoutés à l’offre de restauration existante. Un projet dans la même veine que celui de la réhabilitation de la place de l’Équerre et de la rue des Arts situées plus à l’ouest du centre-ville. Cette rénovation a d’ailleurs valu à la municipalité un prix décerné par la presse spécialisée en urbanisme, dans le cadre du quatrième concours « Défis urbains ». Si ces lieux festifs et attractifs sont appréciés par les nouvelles générations, ils polarisent toutefois l’activité du centre-ville, selon Jean-Pierre Ghiribelli, président de l’Umih 83. « C’est une offre qui apporte une diversité de produits, mais qui malheureusement fait souffrir les autres établissements du centre-ville car ils perdent leurs habitués le soir », note-t-il. Un constat à nuancer lorsqu’il s’agit de restauration en journée. « Après avoir souffert de la crise sanitaire, les établissements du centre-ville commencent à voir leur clientèle revenir », mentionne Jean-Pierre Ghiribelli. En effet, Toulon vit tout au long de l’année grâce à une « clientèle d’affaires et de jeunes actifs ». Une fréquentation qui baisse durant les mois d’été, où les croisiéristes qui partent en Corse remplacent les Toulonnais. « Ce sont des gens de passage, ils ne font pas vivre les établissements locaux », précise toutefois le restaurateur. Si Toulon est connu pour ses produits de la mer, sa cade (spécialité culinaire à base de farine de pois chiche) ou le chichi frégi (beignet sucré), le secteur semble se diviser en deux parties. D’une part, des offres de vente à emporter et de restauration rapide qui colonisent les rues ; d’autre part, de jeunes entrepreneurs qui viennent « donner une nouvelle image de la Toulon ». Des « créateurs d’envie » désireux de rendre au centre de la ville toute son attractivité.