Alors que, cette année, les Hauts-deFrance se voient être la première région française à être labellisée Région européenne de la gastronomie, son chef-lieu, Lille entend bien se positionner en tant que destination culinaire de choix. « Nous avons à présent sept étoilés dans la métropole, pendant de longues années, nous n’en avions aucun », note d’emblée Gérard de Poorter, président de l’Umih Lille Métropole (59). Il voit ainsi d’un très bon œil l’arrivée d’une nouvelle génération de chefs, prête à casser les codes et sortir du traditionnel cornet de frites, mais si celui-ci reste un incontournable de la ville. « Nous n’avons pas la réputation d’être une grande ville de la gastronomie, mais finalement Lille a comblé son retard », assure de son côté Sélic Lenne, responsable promotion et presse destination à l’agence d’attractivité Hello Lille, qui regroupe les 95 villes de la métropole. Les chefs, à l’instar de Florent Ladeyn ou Steven Ramon (Rouge Barre, page 20), sont les meilleurs ambassadeurs de cette gastronomie locale. Si les estaminets sont toujours légion, des restaurants nouvelle génération voient le jour, ainsi que des food court et des concepts originaux. « Il y a toute une cuisine lilloise à réinventer », estime Marie-Laure Fréchet, journaliste et présidente du collectif Mange, Lille ! Ce regroupement de professionnels du secteur et de passionnés organise des événements culinaires afin de porter la destination en tant que capitale de la gastronomie. Par ailleurs, la capitale des Flandres mise sur le tourisme brassicole, puisque la bière est un incontournable de la destination. « Nous souhaitons que Lille soit identifiée pour la bière, comme Bordeaux l’est pour le vin », explique Sélic Lenne. Un projet de cité de la bière en région Hauts-de-France est d’ailleurs à l’étude
Destination touristique
En 2022, le nombre de nuitées marchandes s’est élevé à 3,5 millions sur toute la métropole, soit 10 000 touristes par jour. Le tourisme d’affaires représente 65 %, contre 35 % pour le loisir. « Les deux sont complémentaires, les business en semaine, puis les loisirs le week-end, avec une moyenne de deux nuitées par touriste », explique Sélic Lenne. Gérard de Poorter de l’Umih note par ailleurs un regain d’intérêt pour la ville en tant que destination. « Il y a 30 ans, nous n’avions pas de saison estivale, mais depuis quelques années, les touristes d’agrément viennent, surtout en formule city break [voyage en ville de courte durée, NDLR] », détaille-t-il. Autre preuve de l’engouement, des hôtels lifestyle se sont installés en centre-ville ces dernières années, à l’instar du Mama Shelter (groupe Accor) ou encore d’Okko Hotel. « L’arrivée de ces chaînes modernes montre bien que Lille est une destination prometteuse », assure le président de l’Umih. En outre, le chef-lieu du Nord accueille différents événements, comme les festivals Séries Mania et CineComedies, mais surtout sa braderie annuelle. Gros temps forts pour tous les CHR, celle-ci devrait se tenir pour une édition « normale » en 2023, une première depuis la crise sanitaire de 2020. Enfin, un autre élément attire irrémédiablement les touristes à Lille. « Nous n’avons pas la mer ni le ciel bleu, mais nous savons recevoir les gens », assure Gérard De Poorter. Un avis partagé par Sélic Lenne : « Nous avons ce côté bon vivant, accueillant, chaleureux, convivial, c’est peut-être un peu caricatural, mais tellement vrai ! »
