Évian-les-Bains : destination bien-être

La moitié de la clientèle touristique d’Évian-les-Bains vient de l’étranger. C’est bien moins qu’au cours de la Belle Époque, qui a conféré toute sa notoriété à la ville d’eau. Mais finalement, les efforts des élus et la crise sanitaire ont opéré un tournant positif pour la destination, en attirant un flux nouveau de touristes.

Évian-les-Bains, ville thermale.
Évian-les-Bains, ville thermale. Crédits : Andréa Deconche / Au Coeur du CHR.

Difficile d’oublier la Belle Époque dans cette ville construite à flanc de coteau au bord du lac Léman en Haute-Savoie. C’est en effet à cette période, de la fin du XIXe siècle au début de la Première Guerre mondiale, qu’Évian-les-Bains est devenu le lieu de toutes les mondanités. Un succès obtenu notamment grâce aux eaux, qui ont propulsé la destination au rang de station thermale à la mode.

L’origine de cette success story remonte au comte Laizer, un Auvergnat qui fuyait la Révolution française. Il se serait réfugié chez Monsieur Cachat, à Évian-les-Bains, où il aurait consommé une eau plate minérale aux propriétés curatives, qui au-rait soigné ses calculs rénaux. L’engoue-ment pour la source privée est alors très rapide. À tel point que la ville déploie son action sanitaire en proposant non seule-ment une eau potable bienfaisante, mais aussi des thérapies thermales. Ainsi, plus de 20.000 visiteurs s’y pressent annuellement. Pour répondre à la demande d’une clientèle aisée, de grands et prestigieux hôtels s’implantent parallèlement. À l’instar du Splendide, du Royal Hôtel et de l’Ermitage. Toujours pour satisfaire les nombreux visiteurs, un golf, un casino et un funiculaire voient le jour.

Grâce aux recettes de l’eau vendue, la ville ne cesse de magnifier ses infrastructures et son offre. Mais la ferveur touristique ne bat son plein que jusque dans les années 1930, date à laquelle la localité commence à se vider de ses têtes couronnées et autres célébrités. La saison d’été, sur laquelle reposait l’intégralité de l’activité des établissements hôteliers, s’est alors radicalement ralentie. « Comme il y avait de moins en moins de monde, la saison s’est réduite comme peau de chagrin jusqu’à ne s’étendre que du 15 juin au 15 septembre », témoigne Sébastien Buet, propriétaire de l’hôtel les Cygnes et vice-président de l’Umih 73-74.

Se replonger dans le bain

Ces dernières années, les élus locaux se sont penchés sur l’attractivité de la ville, sur sa diversification à côté de la cure thermale. Un panel d’activités est à présent proposé, et sa richesse patrimoniale, tirée de la Belle Époque, est mise en valeur. « Les cures s’essoufflaient donc nous nous sommes tournés vers ce que nous appelons la station thermale de pleine santé. Comment apporter autre chose que la cure médicalisée classique ? C’est la question qui nous anime aujourd’hui », détaille Florence Duvand, première adjointe à la ville d’Évian-les-Bains, chargée de l’attractivité et conseillère régionale déléguée au thermalisme, au tourisme et à l’évènementiel.

Désormais, un peu moins de 1.500 curistes sont accueillis chaque année, mais les représentants de la ville ont œuvré à faire de la ville une station touristique de bien-être et de l’art de vivre, capable de conquérir toutes les clientèles. Elle peut aussi compter sur la diversité de son offre de logements˙: du deux-étoiles au palace, il y en a pour tous les budgets.

Évian-les-Bains a même réussi à élargir la saisonnalité, en restructurant son patrimoine. « La population touristique de la ville monte crescendo pour l’été et avec l’activité événementielle ainsi que les hôtels et les commerces qui sont ouverts à l’année, la ville s’anime au cours des quatre saisons », affirme la première adjointe. La crise sanitaire a par ailleurs constitué un rebond de taille, en attirant un flux sans précédent de clientèle plus locale, qui avait jusqu’alors tendance à bouder la destination.

Texte et images : Andréa Deconche