La Creuse, terre d’ancrage et d’avenir

En Creuse, la nature n’est pas qu’un décor. Elle façonne une hôtellerie-restauration en quête d’authenticité. Entre tourisme vert, produits locaux et établissements à taille humaine, le département attire une nouvelle génération de professionnels.

La Creuse
Le village d'Aubusson dans la Creuse. Crédit : DR.

Longtemps perçue comme un territoire rural à l’écart des grands flux touristiques, la Creuse se renouvelle doucement et renverse quelques clichés. Ce département situé au cœur du Massif central s’impose aujourd’hui comme un refuge nature, propice à une hôtellerie-restauration en quête de sens et de calme. Avec 25 établissements hôteliers, 86 restaurants, ainsi que 30 bars et cafés, la Creuse affiche une relative stabilité du parc depuis 2018. « Une rareté dans un secteur secoué par les fermetures et les difficultés de recrutement », souligne Valérie Charpentier, consultante tourisme et responsable du Grand Hôtel d’Évaux-les-Bains. Si une partie des structures reste vieillissante, une nouvelle génération de professionnels relève le défi, souvent animée par un retour aux sources. « On a ici des bases saines, un foncier abordable et un vrai potentiel touristique », observe cette dernière. Le fer de lance du département demeure sans nul doute la nature. Vallées, forêts, rivières, sentiers : tout sur ces terres rappelle l’univers de Tolkien, invitant au ressourcement. Et le tourisme vert, fortement dynamisé depuis le Covid, soutient l’activité. Le développement de sites historiques et culturels, comme la Vallée des Peintres, la Tapisserie d’Aubusson ou encore les stations thermales, contribue à repositionner la Creuse comme une destination de bien-être et de culture douce. Par ailleurs, les acteurs locaux misent davantage sur l’innovation et le local : circuits courts en restauration, rénovation durable, expériences immersives. Si les CHR creusois n’ont pas nécessairement les codes des grandes villes, ils proposent une autre vision du secteur qu’ils illustrent par une hospitalité sincère vécue au rythme de la campagne. « Il est nécessaire de s’imprégner de choses que l’on voit ailleurs et de les adapter car nous n’avons pas la même clientèle », précise la consultante touristique. Et si l’avenir de la restauration passait désormais par ces territoires naturels, encore peu saturés et pleins de promesses ?