La perle de la vallée du Lot

  • Temps de lecture : 3 min

Les raisons de visiter Conques sont nombreuses : la beauté de ce village escarpé, son église abbatiale, son trésor, mais aussi l’artisanat qui s’est développé dans et autour du bourg.

Considéré comme une étape majeure sur le chemin de Compostelle, le village de Conques fait partie des Plus beaux villages de France et des 39 Grands sites d’Occitanie, mais surtout, son église abbatiale et son pont de pierre qui enjambe le Dourdou, bénéficient d’un classement au patrimoine mondial de l’Unesco. De la sorte, ce bourg qui compte 80 habitants à l’année (250 pour le village et 1 700 pour la commune nouvelle qui regroupe Saint-Cyprien-sur-Dourdou, Grand-Vabre et Noailhac) accueille 500 000 à 600 000 visiteurs par an. Le tronçon de la via Podensis (GR 65) qui parcourt l’Aubrac avant de plonger dans la vallée du Lot traverse les paysages les plus spectaculaires de ce chemin de Compostelle.


Église vitrail Conques Massif Central
Illumination colorisée du tympan et ses 124 personnages sculptés.

 

C’est aussi un des plus fréquentés puisque 25 000 randonneurs sont recensés annuellement sur ce seul chemin. Deux autres axes pédestres majeurs partent de cette localité, le GR 62 qui traverse l’Aveyron pour arriver à Saint Beauzély au terme de 110 km et le GR 465 qui conduit vers Murat dans Cantal (132 km). La visite de ce village médiéval construit à flanc de coteau au fil des siècles vaut le détour, mais l’objet de la visite des touristes et des nombreux pèlerins est d’abord religieux. Au 8e siècle, un ermite, Dodon, aurait créé à cet endroit une communauté religieuse ensuite passée sous l’ordre de saint Benoît. En 866, un moine aurait amené à Conques les reliques de sainte Foy, jeune martyre chrétienne suppliciée en 303. Ces reliques sont aujourd’hui contenues dans le fameux Trésor de Conques, série d’objets précieux, dont une statue de sainte Foy, réalisés par des orfèvres durant sept siècles (entre le 9e et le 16e siècle). Il est qualifié

« de plus riche trésor d’orfèvrerie médiévale en France ».


Conques Massif Central
La statue de Sainte Foy, pièce du Trésor. ©G.Tordjeman

VITRAUX CRÉÉS PAR LE PEINTRE SOULAGES

L’église romane abbatiale aurait été construite entre 1040 et 1125, puis sécularisée en 1537. Restauré sous Napoléon III, cet édifice religieux a traversé près d’un millénaire. Son architecture est remarquable avec son tympan qui représente 124 personnages sculptés. Il fait l’objet certains soirs d’illuminations. Mais surtout la voûte revêt un caractère exceptionnel comme le rappelle Régine Combal, la directrice de l’office de tourisme : « Elle a une hauteur de 22 mètres et une longueur de 56 mètres quand la basilique Saint Sernin de Toulouse culmine à 21 mètres pour 112 mètres de longueur » . Mais de nombreux touristes sont attirés dans ce lieu par une curiosité beaucoup plus récente, les vitraux dont la tonalité oscille entre le noir et le blanc, créés par le peintre Pierre Soulages en 1994.


Conques vitraux Massif Central Pierre Soulages
Les vitraux créés par Pierre Soulages. ©G.Tordjeman

La commune souhaite canaliser le tourisme vers une dimension plus qualitative. Elle s’efforce d’éviter que les rues soient envahies par des échoppes commercialisant des objets « made in China ». De nombreux artisans sont ainsi installés dans le village. Beaucoup d’entre eux travaillent le cuir. Pour encourager cette activité, Conques a mis en place du 31 juillet au 26 septembre les Rencontres nocturnes des métiers d’art à travers lesquels le public pourra découvrir le savoir faire des artisans. Cette initiative n’est pas limitée au seul bourg puisqu’elle concerne des artisans implantés dans des villages voisins à l’instar des Chambres de lumières, de Bastien Carré, installées dans l’ancien couvent de Saint-Cyprien-sur-Dourdou.

PARTAGER