Le podium touristique de l’Aveyron

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Sans surprise, le village de Conques et son abbatiale dominent le podium touristique de l’Aveyron, avec près de 600 000 visiteurs.

Naturellement, ce podium ne tient pas compte de l’Aire du viaduc de Millau, hors concours, mais dont la fréquentation doit aussi tenir compte des arrêts de nécessité des automobilistes. D’ailleurs, dans un récent sondage de notoriété auprès des Français, c’est le viaduc de Millau qui ressortait en tête, avec 81 % de citations, suivi de Millau, Roquefort, Laguiole et Rodez.

Il faut également évoquer autour de 100 000 visiteurs/an : le musée Soulages, la Maison de l’Aubrac à Saint-Chély-d’Aubrac, mais aussi des entreprises : la coopérative Jeune Montagne, à Laguiole ou la coutellerie Honoré Durand dans le même village. Le département ne manque pas d’atouts. La situation de son économie touristique reste cependant contrastée. Pour ceux qui voient la bouteille pleine, avec plus de 11 mil lions de nuitées en 2018 et un CA de 360 M€, le département a vu sa fréquentation touristique progresser de 2,1 % par rapport à 2017. Il se classe même devant ses voisins le Lot, le Tarn-et-Garonne et le Gers. Mais pour qui voit le verre vide, l’hébergement marchand accuse un recul. La fréquentation de l’hôtellerie aurait ainsi reculé de 4,5 % l’année et l’hôtellerie de plein air aurait reculé de 6,9 %. Jean-Luc Calmelly, président de l’Agence de développement touristique et maire de Bozouls, explique cette contre- performance des campings par des facteurs conjoncturels liés à la météo. En revanche, il se montre plus pessimiste pour l’hôtellerie rurale, qui souffre d’une désaffection structurelle, essentiellement liée à une diminution du nombre d’acteurs : « On le constate souvent lors des transmissions, les problèmes de mise aux normes apparaissent et demandent des investissements colossaux.

En Aveyron, l’hôtellerie et l’hôtellerie de plein air offriraient conjointement 40 000 lits, voire 60 000 lits, si l’on rajoute l’hébergement marchand des gîtes et chambres d’hôtes. Cela représente seulement 31 % des lits touristiques de l’Aveyron. Ainsi, 69 % des lits touristiques sont installés dans les résidences secondaires et théoriquement considérés comme non marchands. Mais en réalité, grâce aux sites spécialisés, beaucoup de ces lits seraient ponctuellement loués. On trouve ainsi sur Airbnb 1 342 adresses du département (939 logements entiers et 403 cham bres). C’est cette offre qui ferait évoluer positivement la fréquentation touristique du département. « C’est la réalité du marché que nous devons prendre en compte, parce que cela influe sur la destination Aveyron, reconnaît Jean-Luc Calmelly. Notre rôle n’est pas d’encourager ce genre de choses, mais d’observer de façon précise ce que font les opérateurs.

L’Agence de développement touristique, qui remplace depuis 2018 l’Agence de développement touristique, tente d’ailleurs de donner aux acteurs des armes pour gagner la bataille du Web. Avec la fusion opérée des intercommunalités, le nombre d’offices du tourisme est passé de 50 à 17 et, dès lors, l’ADT a pu mettre en place des formations pour les prestataires touristiques afin de maîtriser Internet et figurer en meilleure place sur les moteurs de recherche, tout en gérant plus efficacement les avis clients.

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