Un incontournable village aveyronnais

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Les 8 829 visiteurs pour le château Estaing et 409, pour la visite guidée de ce plus beau village de France, enregistrés en 2018, ne sauraient à eux seuls résumer l’activité touristique locale ; pas plus que les 2 500 pèlerins de Saint-Jacques effectuant une nuitée ou les 7 000 passages pointés à l’Office du tourisme.

Le château domine le village.

Le château domine le village.

Idéalement située entre Espalion et Conques, sur les bords du Lot, Estaing regorge de centres d’intérêt pour convaincre les automobilistes de faire une halte plus ou moins longue et difficilement quantifiable. Cette localité de 560 habitants apparaît au dernier moment au détour d’un virage qui suit la route dominant le cours du Lot. La vision est à couper le souffle avec ce château du XV siècle qui paraît d’autant plus imposant qu’il est juché sur un roc de schiste. À côté, l’église Saint- Fleuret, qui contient les reliques du saint apôtre de la Haute-Auvergne, vaut le détour.

L’église contient les reliques de Saint-Fleuret.

L’église contient les reliques de Saint-Fleuret.

Autre curiosité, le pont gothique est à la fois classé monument historique et au patrimoine mondial de l’Unesco. Il ne faut pas oublier le village lui-même, largement composé des maisons datant de la Renaissance, à l’image du collège, qui abrite la mairie et l’Office du tourisme. Elle daterait de 1520. Estaing représente également une proximité avec les produits de la vallée du Lot. Le village est même connu pour abriter la plus petite AOC vinicole de France, qui s’étend sur 22 ha et que se partagent 9 vignerons. La localité se situe sur la via Podiensis, le principal itinéraire des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle bénéficie ainsi du passage de nombreux randonneurs.

Il faut en outre rappeler qu’elle se situe sur un tronçon du Lot navigable en provenance d’Espalion. À ce titre, elle voit passer de nombreux passagers de canoës et de kayaks. Mais la curiosité principale demeure ce château, qui appartint à l’amiral d’Estaing, guillotiné à la révolution. Le monument, devenu propriété de la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph, fut occupé jusqu’en 2000 par des religieuses, avant d’être vendu à la commune. Il a été racheté en 2005 par Valéry Giscard d’Estaing et son frère Olivier, qui fit deux mandats de maire à Estaing, entre 1965 et 1977.

Les deux hommes, descendants de l’amiral, entretiennent le château par le biais d’une fondation et y organisent des visites. On y découvre dans une première partie les caractéristiques historiques de l’édifice, alors qu’une seconde partie rappelle les grandes heures de la vie politique et du mandat de l’ancien président de la République. Dimanche prochain, le 7 juillet, constitue un moment idéal pour visiter Estaing avec la Fête de la Saint-Fleuret durant laquelle les reliques du saint sont sorties en procession de l’église. Valéry Giscard d’Estaing a pris l’habitude de participer chaque année à cette manifestation. Espérons que son âge avancé lui permette cette année de respecter la tradition.

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