Frog surfe sur l’engouement pour les craft beers

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Forte de dix pubs en France, dont six en microbrasseries, mais aussi d’une unité de production à Pierrefitte, l’enseigne Frog bénéficie vingt-six ans après sa création de l’effervescence du secteur des craft beers

Frog, la chaîne de microbrasserie créée en 1993 par Paul Chantler considère l’avenir avec optimisme. Ce patron de 53 ans, qui fut le premier à Paris à opérer dans le secteur de la craft beer bénéficie désormais d’un contexte très porteur. « À notre très grande surprise, nous sommes devenus à la mode », s’amuse ce citoyen britannique. Ce dernier entend même se recentrer sur la bière en tirant un trait cette année sur son expérience Frog Burger. Il envisage en effet de revendre prochainement ses trois unités (Bas tille, Saint-Michel et Neuilly). Paul Chantler estime que le marché du burger est devenu trop concurrentiel pour pouvoir continuer à développer ces petits établissements mettant en avant une carte courte complètement orientée vers les burgers et pas forcément très vendeuse de bière. La disparition de ces trois Frog Burgers, qui représentent moins de 10 % de ce total, ne devait pas impacter la croissance de l’entreprise, qui cherche actuellement un nouvel emplacement pour créer un nouveau pub. Chaque pub requiert un investissement de 2 M€. Pour son développement, Paul Chantler s’appuie sur l’aide du petit fonds d’investissement Ciclad. L’enseigne devrait en revanche se concentrer sur ses dix Frog pubs (dont huit à Paris). Six de ces établissements sont dotés de leur propre microbrasserie. L’un des plus importants, à Bercy Village, brasse 1 400 hl de bière par an. Les établissements, sans moyen de production comme rue Mont martre ou rue des Capucines, sont alimentés par une microbrasserie centrale qui vient d’être transférée de Saint-Denis vers Pierrefitte (Seine-Saint-Denis). Elle produit près de 4 000 hl/an. Au total, Frog produit 10 000 hl de bières/an. 90 % de cette bière sont absorbés par les établissements, le solde est écoulé dans les CHR via France Boissons ou dans la distribution parisienne, dans des enseignes comme Mono prix. En 2018, Frog employait 325 per sonnes et réalisait un CA de 20 M€. Frogs dispose d’un éventail de 40 recettes de bières différentes « afin de satisfaire la curiosité croissante de la clientèle ». Ces recettes tournent dans l’année et dans les différents points de vente. Dans ses créations, Paul Chantler évite de suivre à outrance les modes. « Nous avons eu un gros succès avec notre Empire IPA, ou notre black IPA Thawack, mais nous avons créé deux IPA originales, l’une de tradition britannique, et l’autre brune, et, affirme-t-il, nous ne sommes pas à la poursuite des tendances, nous réfléchissons à ce que nous voulons faire. Quand nous créons une bière fruitée, nous sélectionnons des arômes qui s’harmonisent avec le goût de la bière, sans la dominer. » Dans ses créations, Frog privilégie en général la légèreté en alcool (le plus souvent autour de 5°). L’entreprise pousse loin le détail. Avec sa East Kent Golden Ale, les brasseurs ont reconstitué la composition de l’eau du Kent à partir de l’eau du réseau parisien.

Frog.

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