IBU passe à la vitesse supérieure

  • Temps de lecture : 3 min

Imaginé par deux Auvergnats, Olivier Deval et Kevin Lieurade, ce concept de bar à bières artisanales se caractérise par son approche indépendante et son refus de l’élitisme.

Olivier Deval et Kevin Lieurade ont ouvert le 20 mai leur deuxième bar IBU, en haut de la rue Oberkampf (Paris 11e). Le premier établissement de cette enseigne avait vu le jour en août 2018, rue des Petites-Écuries (Paris 10e). Les deux associés avaient enregistré là un premier succès qui leur avait permis d’obtenir la confiance des banques.

Ainsi, en mai 2020, ils ont pu racheter le fonds de commerce de la rue Oberkampf pour créer cette seconde unité. Ils ont investi près de 350 K€. Cette mise de fonds se justifie par un décor plus abouti que le premier avec notamment un comptoir réalisé avec une pierre qui rappelle celle de Volvic (Puy-de-Dôme). Tirant des leçons du passé, ils ont opté pour des matériaux résistants et un design plus contemporain, organisé autour de figures carrées. Il faut aussi rappeler qu’ayant choisi le créneau des craft beers, les deux jeunes entrepreneurs ont dû financer eux-mêmes les installations de tirage pression. Un poste qui absorbe à lui seul 50 K€. L’installation, qui utilise des fûts classiques comme des fûts jetables, est assez sophistiquée. Outre 11 bières à la pression, elle peut distribuer 5 vins en tirage. « Pour proposer des températures adaptées aux différentes boissons, explique Kevin, nous avons dû installer des serpentins froids adaptés, de longueurs différentes. » Même si ces deux compères confessent une préférence personnelle pour les bières fortement houblonnées, IBU ne s’intéresse pas qu’aux bières les plus amères. « C’est simplement un clin d’œil à l’indice de mesure du taux d’amertume, précise Kévin. En réalité, IBU est l’acronyme de notre nom : Independant Brewery United. »

Guider vers des découvertes

IBU appartient à ces bars à bières parisiens de nouvelle génération qui font la part belle aux bières artisanales. Mais contrairement à la plupart d’entre eux, ils ne sont liés à aucune brasserie. Ce principe d’indépendance permet aux associés de présenter un large éventail de bières, régulièrement renouvelées. L’établissement, pointu dans son offre, ne vise pas pour autant la seule clientèle des beer geeks. « Au contraire, renchérit Olivier, nous ne sommes jamais aussi heureux que lorsque nous recevons des néophytes. C’est un plaisir pour nous de les guider vers des découvertes et de communiquer notre passion pour le produit. » Et tout naturellement la passion a conduit les deux Auvergnats, qui se sont rencontrés au lycée Saint-Julien, à Brioude (Haute-Loire), vers cette démarche entrepreneuriale. Olivier travaillait dans le secteur numérique et seul Kévin avait une expérience dans le secteur brassicole puisqu’il évoluait dans le groupe Kronenbourg. « Nous souhaitons avant tout démocratiser l’accès aux craft beers en les proposant à des prix compétitifs par rapport à ceux des produits industriels », insiste Kévin. Ainsi, le premier prix de pinte ne dépasse pas 6,50 €. Le duo propose aussi des produits plus sophistiqués et onéreux comme cette bière Cantillon vieillie dans des fûts de vin, dont le demi est facturé 9 €. En guise de restauration, ce pur bar qui ouvre de 17 h à 2 h du mardi au samedi décline une série de planches. Là encore, le souci de qualité est manifeste avec une sélection de charcuteries et de fromages largement issus de petits producteurs auvergnats.

www.ibu.paris

PARTAGER