« Nous avons besoin d’avoir de la visibilité »

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Au sein du groupe C10, presque toute l’activité est à l’arrêt. Mais, comme le témoigne Guillaume de Marcellus, le directeur général, en attendant une reprise pour l’heure incertaine, le fournisseur a mis en place des actions pour soutenir, à la fois ses clients CHR et ses équipes.

Presque toute notre activité à l’arrêt

« 95 % de notre activité s’est arrêtée du jour au lendemain. Alors que nous livrons 50 000 points de vente chaque mois, nous approvisionnons plus que 200 hôpitaux, Ehpad, centres de santé et quelques enseignes nationales hébergées sur ces sites. Quant à Comptoir des Vignes, tous nos points de ventes étaient fermés mais environ 35 viennent d’ouvrir à nouveau leur porte sur des créneaux aménagés, soit 80 % du réseau. Ces caves permettent d’entretenir un petit fonds de commerce, mais elles ne représentent qu’1 % de notre CA. Nous soutenons bien sûr la position gouvernementale mais nous avons besoin d’avoir de la visibilité sur la durée puis le mode de déconfinement de notre secteur. L’urgence a été de sécuriser nos collaborateurs, puis de gérer la trésorerie en négociant avec nos partenaires industriels et bancaire. D’ailleurs les organismes bancaires jouent un vrai rôle d’accompagnant dans le montage des dossiers et le report des échéances, il faut le dire. Quand l’activité va reprendre, elle va être utilisatrice de cash, il faudra de ce fait être en mesure de faire face. Dans cet esprit, nous avons aussi accompagné nos adhérents dans leurs démarches pour les aider à monter leurs dossiers, notamment de demande de prêt garantie par l’état. On est solidaires, sans eux on n’existe pas. On veut les aider à passer ce mauvais cap, tout en plaidant la cause des distributeurs. Si l’incertitude sur la date de la reprise pouvait se clarifier, cela faciliterait la capacité à composer le futur. »


Une reprise difficile

« Je pense qu’une partie de la population aura une perception et un comportement différent par rapport à la filière CHR. Elle ne va pas retrouver les bistrots comme elle les a quitté le 13 mars au soir. La réouverture de son cercle social va être restreinte au départ. Quand on prend en considération ce comportement probable du consommateur, auquel on ajoute les contraintes de réouverture des établissements cadencés par des barrières sanitaires, ainsi que le risque de défaillance pour un certain nombre d’entre eux, mais aussi la saison loupée, les projections sont mauvaises. Nous avons mesuré l’impact pour un réseau comme C10, nous risquons d’avoir -35 à -40 % de CA sur l’année. C’est la raison pour laquelle il faut que l’on soit intégré dans l’ensemble des plans de reprise de la filière. De la même façon, nous avons à coeur de faire front commun pour défendre une profession qui nous ait cher. »


Mettre les compétences en commun 

« On s’est mis en ordre de marche pour soutenir le CHR et mettre en commun nos compétences et synergies, que l’on soit industriel, distributeur, producteur ou start-upeur. Avec la plateforme J’aime mon bistrot, l’idée est de massifier nos forces pour les aider à récupérer de la trésorerie. On a également mis en ligne des formations pour les commerciaux du réseau C10 pour venir en aide aux points de vente via un accompagnement dans leurs démarches de soutien économique. C’est une formation qui évolue au jour le jour, l’enjeu est d’assurer la reprise mais aussi leur pérennité. »

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