« Pour la première fois, nous avons un calendrier fiable » : Guillaume de Marcellus réagit à la réouverture

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Le directeur général de C10, Guillaume de Marcellus, prépare la réouverture avec les équipes du réseau de distributeurs. Pour lui, il était temps qu’un calendrier de réouverture fiable soit annoncé, même s’il regrette le manque de perspectives pour les discothèques.

Suite aux annonces de réouverture et du déroulé du calendrier, Guillaume de Marcellus, directeur général de C10, répond aux questions de La Revue des Comptoirs. 

Comment avez-vous accueilli la nouvelle de la réouverture ?

C’est la première fois depuis le mois d’octobre qu’on a une date à laquelle on croit, à laquelle on s’accroche, en se disant celle là elle nous semble fiable, tous les indicateurs semblent dire que cette échéance sera tenue. Pour nous c’est une très bonne nouvelle, même si effectivement ça a été long et laborieux.


Que pensez-vous du calendrier décidé par le gouvernement ?

Là encore, pour la première fois nous avons un calendrier fiable, par rapport à tous les autres déconfinements qu’on a connu en 2020 : alors qu’on nous avait prévenu du jour au lendemain qu’on fermerait, là on nous laisse plus de temps pour se préparer. En effet, redémarrer une activité auprès de 90 400 points vente du jour au lendemain est ingérable, donc même s’il y a encore des règles sanitaires strictes – ce que je préfère pour ne pas avoir à reconfiner à la rentrée – ce calendrier présente l’avantage de permettre de monter en puissance et en pression en étant certain que tous les indicateurs sont bons pour aller au bout du déconfinement.

« J’ai une grosse interrogation sur le monde de la nuit, qui est un de nos gros clients, et pour lequel il n’y a aucune perspective. »

Soutenez-vous l’appel de l’Umih à ouvrir les discothèques le 30 juin ?

Nous soutenons indirectement l’initiative de l’Umih qui demande la réouverture du monde de la nuit. Tous ces professionnels doivent pouvoir s’inscrire dans un calendrier avec de la visibilité. On a montré que l’ensemble des CHR sont capables de gérer un cadre sanitaire, qu’on est des gens responsables, et nos clients aussi. C’est dommage que le monde de la nuit ne soit pas autant considéré.


Comment préparez-vous la réouverture ?

Depuis le mois d’octobre on prépare cette réouverture. D’un mois sur l’autre on s’est dit qu’il fallait être capable de repartir, et on avait un catalogue de prêt au cas où elle adviendrait. On affine bien sûr petit à petit puisque les produits qu’on commercialise en janvier et février ne sont pas les mêmes qu’en mai.

Le deuxième point sur lequel nous sommes très attentifs est la logistique, un sujet qui avait été très compliqué à la sortie du premier confinement, où toute la chaîne de distribution était rompue. On a passé pas mal de temps à analyser ce à quoi on avait été confrontés. Être prêt au niveau logistique, cela veut dire rentrer de nouveau du personnel pour les former, augmenter la capacité de préparation (un peu plus de 12 000 colis par jour actuellement). On est aussi beaucoup intervenus auprès de nos adhérents pour qu’ils commandent dès maintenant, afin que nos stocks puissent suivre dans nos entrepôts. On a une capacité de préparation qui est en ligne avec le niveau de commande qu’on commence à avoir. Les ruptures potentielles, on veut pouvoir les anticiper.

Dans le même temps, on a travaillé avec les transporteurs pour retrouver des contacts, et on a mis en place des plans “back-up” pour réagir au plus vite en cas de tension sur le transport. En ce moment, on traite les commandes de mise en place comme si les points de vente ouvraient pour la première fois, puisque beaucoup de produits n’ont pas pu être gardés avec le confinement. On a reprit contact avec nos adhérents évidemment, pour travailler sur les formations des commerciaux et des livreurs, notamment sur les gestes posture pour éviter l’épuisement des salariés qui portent des charges lourdes, après tant de mois d’arrêt. 

Quelle est la situation de C10, après ces mois de fermeture ?

Tout s’est remarquablement bien passé. Une grande partie de nos adhérents ont pu obtenir des PGE, et même si on n’a pas pu obtenir tout ce qu’on voulait, on est quand même dans un assez beau pays parce qu’on a été soutenus. Entre toutes les aides, globalement, cela a permis de voir venir, et d’être toujours là pour la réouverture. Tous nos adhérents sont prêts à redémarrer, sans problématique grave de trésorerie ou de finances. Il y a beaucoup de positif. Il faut noter que nos adhérents ont lancé des opérations de vente en ligne, de click & collect, ils ont parfaitement fait leur boulot. Dans des périodes de forte incertitude, ils se sont bougés, ne sont pas restés les deux pieds dans le même sabot, et ces opérations de destockage en sont l’exemple. Pour le réseau des caves Comptoir des vignes, c’est notre meilleur année. On a une dynamique incroyable. Pendant cette période on ne s’est pas arrêtés de travailler, et on a avancé notamment sur le digital, et sur les besoins en communication digitale grâce à notre portail client. On sort du confinement avec 35 adhérents sur notre portail, alors qu’ils étaient trois lors du reconfinement.

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