Spécial eaux : l’ascension des aromatisées

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Portée par l’intérêt croissant des consommateurs pour la santé et la naturalité, la consommation d’eaux aromatisées est en plein essor. Si elles ont déjà pénétré le hors domicile via la vente à emporter ou la restauration chaînée, il n’y a qu’un pas pour qu’elles s’installent sur le circuit traditionnel.

Eau
Eau

Les chiffres laissent peu de place au doute : avec une croissance de 15 % en volume, à 187,6 millions de litres, et de 14,4 % en valeur, à 167,1 millions d’euros, les eaux aromatisées ont la cote. Ces bons résultats s’inscrivent dans la continuité de 2017, année où les ventes avaient déjà bondi de 17,5 % en volume et de 16,3 % en valeur. Si c’est encore un secteur de niche au sein des eaux, la catégorie est néanmoins en pleine expansion. « C’est très intéressant de suivre son évolution lorsqu’on pense qu’elle n’existait pas encore il y a 10 ans, qu’elle connaît un sursaut depuis cinq ans à peine et que depuis, de nouveaux produits apparaissent chaque année » , constate Camille Delettrez, responsable marketing de C10. La centrale européenne de distribution présente d’ailleurs des résultats allant dans le même sens : si le marché des eaux aromatisées représente pour elle seulement 2,5 % de part de marché de l’eau en valeur et 1,3 % en volume, sa croissance est très positive avec + 38 % de chiffre d’affaires et + 24 % en volume tous marché confondus. « Non seulement la courbe de progression ne se dément pas d’année en année, mais c’est également un marché qui croît plus vite que le marché global des eaux (NDLR, + 7,8 % en volume et + 8 % en valeur). » Cette tendance devrait s’inscrire dans la durée avec une demande qui ne cesse de croître. « Ce n’est pas un épiphénomène, souligne Anne-Charlotte de La Porte, chef de projet Cristaline (groupe Roxane). La préoccupation majeure des consommateurs est leur santé, ils veulent des produits plus sains, moins sucrés, qui respectent la naturalité, mais attention, la dimension plaisir reste importante. » Les eaux aromatisées ont dès lors une carte à jouer, d’autant plus qu’elles peuvent toucher une cible plus vaste, notamment celle qui n’a pas forcément le réflexe de l’eau. « On fait redécouvrir l’eau et l’importance de l’hydratation avec des produits plus sains » , appuie Anne-Charlotte de La Porte. Déjà bien implantées en grande distribution, elles présentent un potentiel en CHR même si la pénétration de ce circuit est toujours plus longue. « On retrouve déjà des boissons aromatisées au sein de la restauration rapide, chez nos clients chaînés et en vente à emporter », souligne Camille Delettrez. La croissance en volume est principalement portée par les eaux gazeuses aromatisées avec en tête de file, pour C10, la gamme aux fruits San Pellegrino, Perrier citron vert (Nestlé Waters) et la gamme aromatisée Badoit (Danone Eaux France). Du côté des eaux plates, Cristaline tire son épingle du jeu avec sa gamme d’aromatisées au jus dont les goûts variés s’adressent tant à un public jeune qu’adulte.

Gazeuses vs plates

Aromatisées gazeuses

+16,9 % à 75,4 Mhl

+13, 1 % à 66,20 M€

Aromatisées plates

+13,8 % à 112,2 Mhl

+15,3 % à 100,9 M€

Source : Iri, cumul annuel mobile au 27 mai 2018, en hyper et supermarché

Nestlé Waters France

Sanpellegrino aux fruits s’enrichit d’une boisson pétillante aux fruits et à l’extrait de thé bio. Deux saveurs sont disponibles : Pesca-tea (jus de pêches italiennes) et Limone-tea (jus de citrons italiens). Elles sont composées à 90 % d’eau gazeuse, 5 % de jus de fruits bio, 4 % de sucre de canne bio et 1 % d’extrait de thé noir bio. Les pêches et citrons bio sont cueillis à la main en Italie, le thé noir est issu de plantations isolées et préservées d’Inde, du Sri Lanka, du Kenya ou de Chine, et le sucre de canne provient du Brésil. Ces nouvelles références viennent compléter une gamme qui s’est imposée comme le premier contributeur à la croissance en valeur des eaux fruitées et comme le deuxième acteur des eaux gazeuses fruitées en part de marché en valeur.
Source : IRI total circuits CCP13 2017 / Kantar CAM T4 217

www.sanpellegrinofruitbeverages.com // Disponible chez Metro au format 25 cl.

Groupe Roxane

La marque Cristaline étend sa gamme à l’eau de source et au jus de fruits avec deux nouveautés. Les parfums Citron-citron vert et Pamplemousse rejoignent les références déjà existantes : Pêche, Fraise, Tropical et Thé vert-menthe. Les bouteilles et les bouchons de cette nouvelle gamme sont 100 % recyclables.

www.moneaucristaline.fr
Les deux nouveaux parfums sont disponibles aux formats 1,5 l et 0,5 l.

Perrier innove également cette année au sein de ses deux gammes Perrier aromatisé et Perrier & Juice. La première, déjà déclinée en six saveurs, accueille la référence Pêche. Sans sucre, sans édulcorant, elle se présente comme une alternative aux soft drinks. Elle est disponible en format 1 litre PET. La seconde, dernière-née de la marque, s’enrichit d’un quatrième parfum Citron & goyave, après Fraise & kiwi, Pêche & cerise et Ananas & mangue. Perrier & Juice comprend une touche de sucre (3,5 %), 79 % d’eau minérale naturelle gazeuse, 17 % de jus de fruits à base de concentrés et 0,5 % d’arômes naturels.

www.perrier.com // Perrier aromatisé à la pêche au format 1 l. // Perrier & Juice au format 25 cl.

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Idées reçues sur les eaux minérales

Un sondage réalisé à la demande de La Maison des eaux minérales naturelles fait ressortir « que des idées fausses persistent sur l’eau en bouteille, par manque d’information », indique la chambre syndicale. Selon cette enquête d’opinion, 45 % des Français pensent que l’eau en bouteille peut contenir des phtalates ou du bisphénol A, qui n’est pourtant pas mis en œuvre dans la fabrication du plastique des bouteilles d’eau. 19 % pensent également que les eaux en bouteille contiennent des résidus de médicaments, alors que leur absence dans l’eau en bouteille en France a été confi rmée par une étude inédite publiée en mars 2017 dans la revue scientifi que internationale Science of the Total Environment. 38 % des Français pensent également que l’eau en bouteille provient d’eaux de surface, de lacs, fl euves, rivières ou d’un mélange de différentes origines, alors que les eaux en bouteille (eaux minérales naturelles et eaux de source) sont toujours d’origine souterraine, naturellement protégées par leur situation géographique et par les gisements rocheux qu’elles traversent.

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