Kawa, un « coffee shop » éducatif et engagé

« Chaque méthode mérite un profil de torréfaction. » Comme un credo chez Kawa, cette maxime se partage dans la tasse. Maria, la barmaid, s’applique face aux clients qui l’observent à faire couler le café éthiopien au travers d’un filtre, ponctuant le moment de ses explications : « En versant l’eau d’une seule traite, on fait ressortir l’amertume du café. C’est pour cela que j’y vais petit à petit. » Lancé au début de l’année 2022, le coffee shop Kawa s’inscrit dans une démarche éducative et passionnée. Son cofondateur, Alexis Gagnaire, se réjouit de son nouveau lieu : « C’est un grand pas pour l’entreprise. Avec cette boutique, nous pouvons faire découvrir à de nouveaux clients nos produits. »

En effet, exclusivement dans la torréfaction et la vente aux professionnels, via une boutique en ligne au début, la marque prend un nouveau virage. « Nous souhaitons partager notre passion du café, et ce comptoir est l’outil parfait. Ainsi, nous proposons trois méthodes : expresso, filtre et latte. Si les prix ne sont pas donnés [de 4 à 14 €, NDLR], c’est aussi le prix de la qualité et du quartier », souligne le maître des lieux. Modeste, l’établissement ne dispose que de trois tables en fond de boutique, et de trois chaises hautes au comptoir. Si le lieu affiche sa volonté de raconter des histoires sur les méthodes de la fabrication du café, il n’ambitionne pas de devenir un lieu de rencontre incontournable du quartier. « C’est avant tout une vitrine pour nos produits, c’est vrai », confie Alexis Gagnaire. Face au comptoir, un mur couvert d’étagères présente fièrement les nombreux produits de la marque Kawa. Café en grains ou en poudre, filtres, tasses adaptées, machines et livres de recettes se côtoient.

Passionnément engagé

Passionné de café, l’homme de 33 ans – issu de la finance – est arrivé sur le tard dans le milieu du café. C’est en constatant le manque d’offre de qualité en France dans ce secteur qu’il s’est reconverti, afin de proposer ce qu’il aurait aimé lui-même déguster. « En découvrant des cafés exceptionnels, à Londres, et en multipliant les voyages dans les pays producteurs, je me suis dit qu’il fallait importer cela à Paris. Je me suis donc lancé dans ma passion », raconte Alexis Gagnaire. Ainsi, allant au contact des producteurs brésiliens, éthiopiens, colombiens, kényans et panaméens, la marque Kawa loue une économie proche des coopératives et producteurs du début de chaîne. « C’est la base de notre démarche. Nous mettons un point d’honneur à faire un sourçage précis de nos produits. Certaines de mes connaissances dans le vin m’ont même dit que je sourçais mieux mon café qu’eux leur vin. » L’aventure Kawa semble loin d’être terminée. « Nous avons la volonté d’ouvrir de nouvelles boutiques, en France ou à l’étranger. Mais dans un premier temps, restons modestes et développons-nous à Paris, précise Alexis Gagnaire. Dans chacune des boutiques, je souhaite avoir des concepts différents. »