Le chemin de croix des hôteliers

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Les hôteliers figurent parmi les principales victimes de la pandémie. Ils n’ont jamais subi de fermeture imposée et pourtant beaucoup, notamment à Paris, ont dû barricader les portes de leurs établissements depuis la mi-mars zozo. Ceux qui fonctionnent encore voient leurs taux d’occupation divisés par deux ou par trois. La sortie de crise s’annonce d’autant plus difficile pour eux que ce métier repose sur des investissements. Le poids des frais fixes se révèle donc considérable, parfois plus significatif que la masse salariale. La profession, mal soutenue par l’État, jusqu’en décembre 2020, a vu sa trésorerie fondre comme neige au soleil et a parfois déjà largement puisé dans ses PGE pour faire face. Le moratoire décrété dans le remboursement des anciens emprunts prend aujourd’hui fin et il pourrait être question d’honorer des à présent le montant des intérêts de cette dette. Un redémarrage rapide de l’activité s’avère le seul moyen pour l’hôtellerie française de sortir de cette ornière Mais cette piste de salut parait aujourd’hui largement hypothéquée. Même en cas d’une victoire rapide sur l’épidémie, l’hôtellerie, contrairement à la restauration, pourrait être confrontée à une reprise lente, voire très lente dans les grandes villes. Ces difficultés vont conduire à un nouvel épisode de sélection naturelle qui pénalisera tous les indépendants ou tout au moins ceux qui ne sont pas organisés en franchise ou en chaîne volontaire, Bertrand Jallerat, hôtelier à Chartres qui a adossé ses 4 hôtels à 4 enseignes nationales ou internationales, se félicite aujourd’hui de ce choix en assurant : « Cette crise a confirmé l’avantage compétitif des chaînes : elles nous ont fourni des outils précieux. Cet avantage va encore croître car sur le digital, l’impact des groupes sera énorme. »

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