Château Grand Mayne : l’âge de la jeunesse

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Fort d’une histoire pluricentenaire, le Château Grand Mayne fait office de place forte dans le paysage saint-émilionnais. Une sublime demeure du XVIe siècle, complètement rénovée par la famille en place, trône en plein cœur du domaine. Leur but? Faire rayonner plus fort que jamais un nom historique.

Château Grand Mayne
Jean-Antoine et Damien Nony, les propriétaires du château. Crédit : DR.

À la tête de la propriété depuis 1934, la famille Nony, emmenée par les deux frères Jean-Antoine et Damien, a su réveiller une belle endormie. Propriété rachetée des conséquences de la crise de 1929, elle compte désormais 17 ha de vignes. Le vignoble se situe au pied du célèbre plateau calcaire, à l’ouest du pittoresque village de Saint-Émilion (Gironde). Peut-on rêver d’un meilleur emplacement ?

En dentelles rouges 

Ici, on y cultive 3 cépages, les classiques locaux : merlot (75%, le roi), le cabernet franc (20%, le prince) et le cabernet sauvignon (5%, le seigneur de l’autre rive). «Avec le temps et le réchauffement important de ces dernières années, on tend vers une diminution douce du pourcentage de merlot dans notre vignoble », nous raconte Jean-Antoine Nony. Il restera le socle important de ses vins, mais laissera une part plus importante au cabernet franc. Ce dernier atteignant des niveaux de maturité exceptionnels sur les terroirs adaptés. « L’objectif est de faire des vins affirmés, francs, mais sans lourdeur », telles sont les ambitions de la maison. Ils doivent être beaux, frais, fluides et gourmands. Pour cela, moins d’extraction, plus de délicatesse. « Moins d’élevages, parfois imposants, ici, les fûts sont là pour accompagner les fabuleuses qualités des raisins qui ont mûri durant toute l’année », selon Jean-Antoine Nony. Le chai s’est peu à peu transformé en atelier de tissage où l’on transforme des baies noires et brillantes en sublime dentelle que l’on glisse en bouteille pour se reposer quelques années. C’est ça, désormais, la force du Château GrandMayne: proposer des vins séduisants dans leur jeunesse et charmeurs après quelques années.

La qualité à la quantité 

Pour atteindre un tel niveau de vin, le travail en chai est évidemment important, notamment à travers un travail parcellaire, il ne faut pas pour autant négliger ce qu’il se passe dans la vigne. « Les rangs sont enherbés de différentes variétés choisies pour apporter une certaine fraîcheur à l’environnement, ainsi que de l’azote dans le sol lorsqu’elles sont rebattues. La terre est régulièrement labourée, les rendements en vert sont pratiqués lorsque nécessaire », nous distille le propriétaire du domaine. Tout cela permet d’atteindre des rendements de 35 hl/ha emplis de raisins de qualité. Pour être certain de bien obtenir un niveau absolument optimal, un double tri est effectué. Autant dire que tout ce qui est validé, termine dans les cuves, soit la quintessence de ce que le terroir a à offrir. Comme de belles nouvelles ne viennent pas seules, la volonté des deux frères est de rendre leurs vins accessibles. Parmi les nombreux vins classés dans le bordelais, il est parfois difficile de trouver son bonheur sans y laisser un bout d’organe. Selon le millésime, les prix oscillent de 38 € à 45 € (prix de vente consommateurs). Preuve que l’histoire du Château Grand Mayne a encore de belles pages à écrire

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