Cognac Camus : entre la France et la Chine, la quête du terroir
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Situé à Cognac, en Charente, Camus représente la plus importante maison familiale de cognac, forte de ses plus de 160 ans d’existence.
Situé à Cognac, en Charente, Camus représente la plus importante maison familiale de cognac, forte de ses plus de 160 ans d’existence. À sa tête, Cyril Camus, qui n’est autre que le représentant de la cinquième génération. Alors que sa production annuelle ne peut dépasser les 2,4 millions de bouteilles, la maison Camus a décidé d’adopter une approche liée au terroir, dans le cadre de ses références de cognac destinées au segment haut de gamme. Dans ce cadre, la préservation des ressources occupe naturellement une place particulière. « Nous souhaitons réduire l’impact environnemental de manière totale et non pas seulement sur les bouteilles », précise Cyril Camus.
La maison a bien mis en place le système baptisé « [Re]Feel » qui correspond à une recharge et permet ainsi d’éviter de jeter une carafe en verre. De plus, Camus s’est attaché à réduire le poids de ses contenants et à utiliser moins de matériaux. De façon complémentaire, la gestion de l’eau fait partie des priorités avec la mise en place d’un système fermé. De la même manière, la question de la distillation est centrale. « Dans les années à venir, nous pourrons modifier la façon dont nous chauffons les vins », assure-t-il de manière positive. Et pour cause, le cognac n’est autre que le résultat de la distillation de vins. À ce titre, la maison Camus dispose de 190 ha de vignes plantées.
Le cognac au cœur du repas
Par ailleurs, « l’idée est de remettre le cognac au centre de la table ; le digestif fait partie du dîner », souligne Cyril Camus. Dans cette optique, la maison a imaginé le « Camus XO Ruler », destiné au service à la bouteille, notamment dans la restauration. Concrètement, l’objet correspond à une règle qui vient se clipser sur la bouteille de cognac. Ainsi, chaque personne est facturée de la quantité exacte consommée, laissant davantage de liberté au client quant à la quantité qu’il souhaite déguster. « L’idée est de ramener le cognac dans un instant de partage : j’en bois autant ou aussi peu que je veux », précise ainsi le propriétaire de la maison.
Ce dernier se veut également positif quant à la consommation de cognac, alors que Camus dispose de marchés diversifiés, la Chine arrivant premier, devant l’Europe de l’Est, les aéroports, et la France, quatrième, « réinvesti il y a presque 20 ans » et qui « continue à croître ». S’agissant du marché local, « le développement des bars à cocktails et de la culture du cocktail permet de recruter une nouvelle clientèle », estime Cyril Camus à propos du spiritueux qui, historiquement, fait partie des bases de la mixologie. « Il y a un retour des classiques, un retour du cognac », note-t-il même, avant d’avancer un autre élément positif : la quête d’informations et la mise en avant du terroir.
Une double culture
« L’appellation cognac bénéficie d’un cahier des charges extrêmement strict, nous n’avons jamais un cognac décevant, tous sont des produits d’excellence. La légitimité du cognac va lui permettre de profiter de ce besoin d’informations. Il s’agit d’un avantage non négligeable à partir du moment où il y a davantage de transparence », développe-t-il.
Enfin, la maison Camus présente une spécificité particulière. La Chine représente pour elle peut-être autant un marché local que la France. En effet, Cyril Camus a développé d’étroites relations avec l’Empire du Milieu, à tel point qu’il y vit. « J’ai appris le chinois au lycée puis suivi un programme d’échange à l’université. J’y ai développé l’activité de la maison et cela fait 30 ans que j’effectue des aller-retours entre les deux pays », dévoile-t-il ainsi. Une connaissance fine du marché chinois qui profite finalement à la maison : « Depuis 10 ans, j’essaie d’utiliser ce que nous avons appris en Chine pour l’appliquer au reste du monde, aussi bien en termes de commerce en ligne que de relations clients. »