Domaine du Coquerel : casser les codes du calvados
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Le Domaine du Coquerel, situé dans la Manche, a décidé de produire le gin Normindia, en plus du calvados, dans le but d’aider ce dernier.
Le Domaine du Coquerel, situé à Grandparigny, dans la Manche, produit du calvados depuis 1937. Depuis 2015, Pierre Martin-Neuhaus se charge de la poursuite de son histoire. C’est son grand-père qui a racheté la distillerie normande dans les années 1970, avant que l’ancêtre de Diageo en fasse l’acquisition en 1990. C’est finalement en 1999 que la famille remet la main sur la structure. Lorsque Pierre Martin-Neuhaus, issu du monde de la finance, a rejoint l’entreprise familiale, il était « sans a priori sur la catégorie du calvados ».
Toutefois, son constat était sans appel : « Le produit était bon mais les bouteilles n’étaient pas belles. Je me suis demandé qui pouvait acheter du calvados. Des personnes âgées. Mais qui pourra bien les acheter dans 10 ans ? » Raison pour laquelle il a entamé une cure de jouvence. Son but ? « Essayer de réaliser des produits qui se différencient », indique-t-il, avant de développer sa pensée : « La partie héritage est trop exploitée par les producteurs, c’est assez lourd. Pourquoi proposer une bouteille avec un long col et sur l’étiquette un château et un emblème de chevalier ? Aujourd’hui, le whisky et le rhum possèdent tous des bouteilles différentes. »
Un constat fort qui a conduit le Domaine du Coquerel à proposer un nouveau packaging plus moderne, aux formes communes à celles qui peuvent être retrouvées dans le monde du rhum, du whisky ou encore du gin. Et pour cause, en 2015, lors de l’arrivée de Pierre Martin-Neuhaus, le Domaine du Coquerel a élargi son spectre d’activité avec le lancement de la marque de gin Normindia, dénombrant aujourd’hui pas moins de cinq références.
L’objectif est simple. « Pour avoir un nouveau discours sur la catégorie du calvados, il nous fallait un nouvel alcool. Or, à l’époque, il n’existait pas beaucoup de gin français. Désormais, nous arrivons à vendre plus de calvados parce que le gin représente une porte d’entrée », détaille-t-il ainsi.
Tandis que 80.000 bouteilles du gin Normindia sont commercialisées chaque année, environ 600.000 équivalent bouteilles le sont pour le calvados. Le Domaine du Coquerel présente aujourd’hui une vingtaine de références de calvados, parmi lesquelles « des choses différentes, ce dont la catégorie avait besoin ».
En effet, chaque année, le producteur dévoile des calvados Single Cask, vieillis en fûts de chêne français, de 11, 22 ou encore 35 ans d’âge. Mais également des « finish », vieillis dans d’anciens fûts de bourbon, porto ou rhum. La distillerie a même présenté un calvados ayant vieilli dans des fûts ayant accueilli des fèves de cacao. Des créations qui ne manquent pas d’attirer. « Le distributeur Dugas nous a référencé alors qu’il ne proposait pas de calvados dans son portefeuille », se réjouit Pierre Martin-Neuhaus. Comme un signe de validation du projet.