Distrito Francés, une taqueria parisienne

On entre chez Distrito Francés comme dans une hacienda. À peine la porte poussée, une salle façon « place du village » invite au partage. En enfilade, une salle à manger est davantage propice aux tête-à-tête. À l’étage, un boudoir privatisable, qui ressemble à un appartement parisien. « Je voulais un endroit où l’on se sente bien, tout en invitant au voyage », lance d’emblée Davy Ngy, le fondateur. Pari réussi pour cet ancien trader chez Goldman Sachs à Londres, qui a tout plaqué il y a 10 ans pour vivre d’une de ses passions : la cuisine. « Je viens d’une famille cambodgienne, pour qui la nourriture est au centre, j’ai toujours aimé manger et cuisiner », raconte-t-il.

L’idée de Distrito Francés a germé après un coup de foudre pour la nourriture mexicaine. « Un jour, un copain mexicain nous a préparé des tacos, et j’ai été marqué par la générosité de sa cuisine et surtout le côté familial que j’y retrouvais », détaille-t-il. Les épices, l’esprit de partage, le fait de manger avec les doigts… Il se passionne immédiatement pour cette culture culinaire. Après cette révélation, tout s’enchaîne. Quelques voyages outre-Atlantique et la dégustation de tous les burritos de Paris plus tard, il trouve un local – une ancienne Mie Câline de la rue du Faubourg-Saint-Martin – et y installe son concept de taqueria à la sauce parisienne.

Une carte gourmande

« On fusionne la street-food mexicaine avec des influences du monde entier, on revisite les classiques, je ne m’interdis rien », explique-t-il. Depuis quatre ans, le label Auténtica Cocina Mexicana en Francia (cuisine mexicaine authentique en France) lui est même délivré par la Chambre économique du Mexique en France. « J’aime être reconnu comme vraie cuisine de là-bas, mais avec ce côté fusion », note-t-il. Parmi les incontournables de la carte, The F*ckin Burrito (13,20 €) au bœuf mariné, mais aussi les tacos Rico Suave (12,60 €, les trois) à la viande tendre ou encore le guacamole relevé (5,60 €, le petit).

Les végétariens ne sont pas en reste avec la Fat Quesa Veggie Zilla (12,80 €), garnie de fromages fondus et d’une patate douce assaisonnée façon chorizo végétal. La sélection d’ingrédients est rigoureuse : piments habaneros de la serre urbaine Plantation Paris, tortillas artisanales façonnées dans le Lot par Torti’art, et haricots noirs cultivés à la Ferme des Terres du Pays d’Othe, à Villiers-Louis (Yonne).

Pour accompagner ces mets, Distrito Francés célèbre les grands crus d’Amérique latine avec des vins du Chili, d’Argentine et du Mexique. Côté cocktails, la Tommy’s Margarita, servie au pichet, invite au partage, tandis qu’une belle sélection de mezcals artisanaux transporte au cœur des traditions mexicaines. « Nous avons plus d’une vingtaine de références de cet alcool incroyable qu’est le mezcal », livre Davy Ngy.

Fort de son succès, il a ouvert une deuxième adresse dans le Marais, en 2018. « C’est comme le petit frère du premier, explique le fondateur. La carte est quasiment la même, mais nous avons un grand bar qui nous permet de mettre l’accent sur des cocktails. Et nous avons encore plus de références de mezcal ! » Mais le fondateur ne pense pas ouvrir un troisième établissement de sitôt. « Les restaurants ce sont comme des enfants, j’ai l’impression d’avoir deux ados à la maison, pour l’instant j’ai envie qu’ils grandissent encore un peu avant d’avoir d’autres projets », conclut-il.