Chamonix : la nécessaire transformation de l’offre touristique

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Le réchauffement climatique a sa part de responsabilité, mais il n’explique pas à lui seul le phénomène auquel sont confrontées la plupart des stations d’hiver : la consommation de ski plafonne et tend même à baisser aujourd’hui. Un changement de vision s’impose, et Chamonix n’y échappe pas.

À l’année 7 800 000 nuitées, dont 55 % en hiver. Chamonix vit au rythme des quatre saisons et continue encore aujourd’hui à faire vivre son écosystème économique grâce au ski et autres sports de neige. Dans dix ans, ce ne sera plus le cas. « On perd environ 1 % de nuitées l’hiver au profit de la saison d’été chaque année, estime Nicolas Durochat, directeur de l’office du tourisme. Le ski plafonne aujourd’hui partout dans le monde, et les pratiquants peinent à se renouveler génération après génération. » Même analyse du côté du GNI, et de son président, Éric Pantalacci : « À partir de 50 ans, une personne sur deux arrête de skier. La population mondiale de skieurs n’est pas en développement. Avec le réchauffement climatique qui s’ajoute à cette tendance, tout ça est à prendre en compte pour l’installation des nouvelles remontées mécaniques et conditionne notre manière de voir le développement de l’offre touristique à moyen et à long terme. Les gens ne viendront plus à la montagne de la même manière. »

UNE LOGIQUE DE TRANSFORMATION DURABLE ET GLOBALE

« On constate le développement d’une nouvelle clientèle familiale, moins active et plus contemplative, qui vient chercher la fraîcheur de la montagne, explique Nicolas Durochat. La vallée de Chamonix vit beaucoup en mai-juin et septembre-octobre avec les congrès et le tourisme d’affaires. » Pour répondre aux attentes de cette nouvelle clientèle et pallier la baisse inexorable des sports d’hiver, l’activité se diversifie au pas de charge. « On développe beaucoup de nouvelles activités, comme le VTT électrique, dut rail, des randonnées plus accessibles, en parallèle de l’aménagement de points de fraîcheur et de baignade. » Fer de lance de la stratégie de l’office du tourisme, l’opération Village vacances grandeur nature a été lancée en 2019 avec un double objectif : relancer l’économie locale affectée par la Covid et se démarquer par rapport aux autres destinations d’été. Reconduite en 2020, et même renforcée, elle propose 23 000 créneaux d’activités sportives et de loisirs aux touristes résidant plus de trois nuits dans la vallée. Tout le monde est mis à contribution par l’office du tourisme : les hôteliers prennent les réservations en réception pour les activités, au moyen d’un portail enligne développé et livré par l’office, les lieux d’activité et de loisirs reçoivent les clients et se mettent à disposition. Coût total de l’opération : 300 000 € d’investissement sortis de la poche de l’office.

« En réalité, on approche les 700 000 €, puisque les partenaires ont beaucoup réduit le coût unitaire de leurs activités pour qu’on puisse monter l’opération », salue Nicolas Durochat.

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