L’embellie de 2021 pour les spiritueux français

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L’année 2021 a été pour les spiritueux français une année de rattrapage, avec des ventes en GMS de 5,2 milliards d’euros, en hausse de 1,96 % en valeur. Les ventes en CHR ont quant à elles augmenté de 25 % par rapport à 2020 pour atteindre 13 millions de litres.

L’Amérique du Nord et l'Asie demeurent les premiers marchés à l’export des spiritueux français. Image d'illustration.
29 % des répondants ont acheté au moins cinq spiritueux différents au cours des 12 derniers mois. Image d'illustration.

La tendance était à l’embellie pour les spiritueux français en 2021. Les ventes en valeur ont connu une hausse de 1,96 %, pour atteindre 5,2 milliards d’euros en GMS. « Il s’agit d’un vrai rattrapage, d’une reprise claire », précise Jean-Pierre Cointreau, président de la Fédération française des spiritueux (FFS), à l’occasion de sa conférence de presse sur le bilan et les perspectives économiques de la filière des spiritueux.

D’un autre côté, les ventes en volume ont très légèrement baissé, de 0,07 %, pour arriver à 227 millions de litres. Les ventes en CHR s’élèvent à 13 millions de litres, en hausse de 25 % par rapport à l’année 2020, en seulement cinq mois d’activité normale à cause du contexte sanitaire lié à la Covid-19. Malgré ce beau rebond, le secteur CHR accuse une baisse de -31,69 % par rapport à la situation antérieure à la pandémie, en 2019.

Les alcools blancs, éléments moteurs de croissance

Les alcools blancs, les rhums et les liqueurs et crèmes de fruit constituent le trio de tête des spiritueux les plus vendus en volume en CHR, tous aux alentours de 20 %, le whisky arrivant en quatrième position, à 14 %. En GMS à l’inverse, le whisky caracole en tête (38,8 %), suivi des anisés (19,9 %) et des alcools blancs (10,4 %). Avec une croissance en volume de +20,8 %, « les liqueurs en CHR, avec la consommation en cocktail, ont poursuivi leur bonne orientation », souligne le président de la FFS. Elles ont par ailleurs suivi une excellente progression en GMS avec une hausse de 5,04 %. Les alcools blancs ont également constitué l’un des éléments moteurs de croissance, avec une hausse de 7 % en GMS et 52,8 % en CHR.

Augmentation de 30,1 % des exportations

Jean-Pierre Cointreau a tenu à souligner le fait que « les consommateurs consomment moins mais mieux, ce qui est l’une des grandes conclusions de la crise sanitaire durant laquelle les gens ont découvert chez les cavistes des produits haut de gamme à des prix inférieurs à ceux qu’ils pouvaient trouver en CHR. Il y a une premiumisation très claire ».

L’export a joué un rôle important dans la dynamique positive des producteurs de spiritueux. Les exportations ont augmenté de 30,1 % en valeur, pour atteindre 4,9 milliards d’euros, soit 54,5 millions de caisses de 12 bouteilles (458 millions de litres, +12,4 % en volume). Ce phénomène permet de dégager un solde positif des échanges à 14,2 milliards d’euros et fait des vins et spiritueux le deuxième poste au titre des excédents commerciaux français. Les ventes à l’export sont « très clairement tirées par le cognac, qui représente un tiers du volume et trois quarts de la valeur », précise le président de la FFS. Cet alcool a d’ailleurs connu une forte croissance, de l’ordre de 31,8 % en valeur et de 16,4 % en volume.

Difficultés d’approvisionnement

L’Amérique du Nord (44 %) et l’Asie (29 %) demeurent les premiers marchés à l’export. Néanmoins, la reprise a été fragilisée par les difficultés d’approvisionnement et l’inflation qui a entraîné la hausse des coûts de production. La FFS, créée en 1996, regroupe aujourd’hui 250 entreprises, dont 90 % de PME. En 2021, elle a accueilli 10 nouveaux adhérents. La Fédération du whisky de France a également rejoint la FFS. La France constitue le premier producteur de spiritueux de l’Union européenne, avec près de 700 millions de litres par an.

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