Entre exaspération, irritation et amertume. Catherine Quérard, présidente du GHR, ne cache pas que l’annonce du projet de loi concernant la réforme du titre-restaurant hier matin par la ministre déléguée Véronique Louwagie passe mal. C’est le moins que l’on puisse dire.

De manière concomitante, au moment où Paris subit de violents orages, un autre éclate au nez et à la barbe de la restauration : le projet de loi du titre-restaurant. « Quelle déception ! Nous sommes extrêmement irrités, très en colère, par cette annonce. En toute franchise, nous ne comprenons pas la décision de la ministre », explique la présidente du GHR, Catherine Quérard.
Désertification
Et d’ajouter aussitôt : « La mise à l’écart du double plafond de dépense en titre-restaurant est incompréhensible. Pourtant, un consensus avec tous les acteurs, dont ceux de la restauration rapide et les émetteurs de titres, avait été trouvé. Du reste, les quatre derniers gouvernements comprenaient d’appliquer le double plafond. Des mois et des mois de discussions pour en arriver là. C’est désespérant… »
Le gouvernement se tire une balle dans le pied !
Pour la présidente du GHR, il est difficile à la fois de lutter contre la désertification des centres villes en province. Et, en même temps, de taxer les restaurateurs. Lesquels sont très souvent les derniers centres de vie dans les bourgs.

« Certes, nous avons enfin obtenu la fin du RFA et l’abandon du titre papier au profit du numérique. Cela fait des années que nous réclamons cela. Mais, le projet de loi annonce aussi la fin de la CNTR. Mais aussi la création d’un GIE en charge de contrôler les commerces. Par qui ? Avec quels moyens? A l’évidence, la ministre de la Consommation a fait son choix. A savoir, celui du dévoiement du titre-restaurant au profit de la GMS. Celle-ci a déjà empoché plus d’un milliard d’euros en plus au détriment des restaurants et des cafétérias ! »
La TVA en GMS est de 5,5% mais de 10% dans la restauration. « Le gouvernement se tire une balle dans le pied ! Il est prêt à perdre de l’argent alors qu’il est à la recherche d’économies. C’est à se demander si ce n’est pas la ministre de la grande distribution ! Je vous le dis, ce projet de loi met en grand danger la restauration du midi. » Des actions communes des différents syndicats seront menées dès la semaine prochaine. Comme le boycott des Assises de restauration à l’appel de l’Umih ?
Un fait est certain. Un travail de pédagogie va être mené auprès des députés et des sénateurs afin de leur faire comprendre l’utilité du double plafond. Une nouvelle bataille débute…