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Le Coq Rico, Antoine Westermann rôtisseur-livreur

  • Temps de lecture : 3 min

Ancien chef trois étoiles Michelin, Antoine Westermann n’a pas hésité à proposer, dès la fin du confinement, les spécialités de sa rôtisserie haut de gamme en vente à emporter et en livraison. Une diversification qui ne restera pas sans lendemain.

Le Coq Rico est un restaurant entièrement dédié à la volaille
Le Coq Rico est un restaurant entièrement dédié à la volaille. Crédits : La Revue des Comptoirs.

Créé il y a huit ans sur les pentes de Montmartre par le chef Antoine Westermann, le Coq Rico est un restaurant entièrement dédié à la volaille, ou plutôt à la plume, car en saison il y propose également du gibier (faisan ou perdrix). Même s’il ne nourrit aucune ambition étoilée, l’établissement est positionné haut de gamme. Son ticket moyen tourne autour de 60 €. « Nous proposons des volailles d’origine, justifie le chef, avec des races comme le poulet de Bresse ou le coucou de Rennes. Ce sont des animaux abattus au bout de quatorze semaines. »

Avec 46 places, le Coq Rico parvient à servir en moyenne une centaine de repas jour. Cette formule à succès a même été dupliquée à New York par un autre investisseur. À l’issue du confinement, Antoine Westermann a décidé de lancer une activité de vente à emporter et de livraison à partir de ses cuisines parisiennes. « Par les temps difficiles, soit on attend tout de l’État, soit on cherche à trouver d’autres solutions, indique le chef. C’est ce que nous avons fait. Nous proposions déjà nos produits à emporter, mais de manière marginale, et nous ne faisions pas de livraison ».

Le Coq Rico se dévoile sur Deliveroo et Uber Eats

Ce sont désormais deux plates-formes, Deliveroo et Uber Eats, qui proposent les spécialités du Coq Rico en plus d’une flotte de coursiers travaillant en direct avec l’enseigne. « La volaille et même les frites se prêtent très bien à la livraison, assure Antoine Westermann. Mais avant de me lancer dans l’aventure, je me suis assuré que les produits arrivaient chez les clients dans un état satisfaisant. » Le chef a ainsi été son premier client en commandant depuis son domicile un repas concocté dans son restaurant. Pour lancer cette activité, sept jours sur sept, midi et soir, quatre cuisiniers sont sortis du chômage partiel.

L’activité connaît un net pic le week-end avec 40 repas vendus en VAE et autant en livraison certains dimanches. Pour attirer davantage de clients, le cuisinier a mis en place un menu complet à 30 €. Il travaille aussi avec une carte resserrée. Mais globalement, il reconnaît que l’activité n’est pas rentable : « Cette diversification n’est pas mise en place pour gagner de l’argent. Il y avait une forte demande du personnel de travailler. C’était important pour toute l’équipe de rouvrir, même partiellement. »

Le chef ne songe pourtant pas à arrêter les livraisons lorsque la situation redeviendra normale. Elle va même l’aider à passer la période intermédiaire, durant laquelle la capacité de son restaurant est limitée. Ensuite, cette expérience l’amènera peut-être à accroître le potentiel général de l’établissement.

Notes : Le restaurant a depuis changé de nom, et se nomme désormais le Coq & Fils.

Carte sur table

Horaires

Livraison tous les jours de 12 h à 21 h via Deliveroo ou Uber Eats. Le Coq Rico propose également son propre service de livraison à domicile, effectué par ses propres coursiers dans Paris intra-muros et la petite couronne. Les frais de livraison sont calculés en fonction de la localisation et du volume vos commandes.

Effectif

14 employés avant ; 4 employés maintenant

Clientèle avant

46 places assises et une moyenne de 100 clients/jour et ticket moyen 60 €

Clientèle maintenant

40 à 80 clients/jour et ticket moyen réduit

Plat le moins cher en livraison

19 € (quart de volaille de Challans)

Plat le plus cher en livraison

98 € (volaille de Bresse entière rôtie à la broche)

Bouteille la moins chère en livraison

23 €

Bouteille la plus chère en livraison

29 €

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Antoine Westermann, fondateur du Coq Rico
À la tête

Antoine Westermann

Il fut un des premiers chefs à abandonner ses trois étoiles Michelin en 2007 pour aller explorer d’autres formes de restauration avec la création de l’Ami Louis, à Paris ou le rachat de Drouant. Il s’est aussi aventuré du côté du fast food en créant avec un de ses fils, Jean, le concept de Secret de Table. Avec le Coq Rico, il a voulu imaginer un restaurant entièrement spécialisé dans la volaille, une de ses anciennes spécialités au Buerehiesel à Strasbourg. Il y décline des spécimens d’exception et propose à ses clients de mois en mois un tour de France des volailles.