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Le Verbois, agilité culinaire

  • Temps de lecture : 2 min

À la tête du restaurant Le Verbois, Guillaume Guibet n’a pas hésité bien longtemps avant de lancer son drive bistronomique. Il a créé cette offre aux côtés de ses parents, dans cette maison familiale fondée il y a trente-cinq ans. Pour ce chef, le métier de restaurateur est bouleversé.

Le Verbois a été lancé dans les années 1980.
Le Verbois a été lancé dans les années 1980. Crédits : La Revue des Comptoirs.

À l’instant où Emmanuel Macron a annoncé le prolongement du confinement au 11 mai, tout en maintenant les CHR clos au-delà de cette date, Guillaume Guibet a immédiatement eu l’idée de créer un drive. Épaulé par Laurent et Laurence Guibet, qui ont lancé Le Verbois dans les années 1980, Guillaume Guibet venait d’investir dans divers travaux et souhaitait sauver sa trésorerie pour ne pas s’endetter davantage.

La VAE permet d’éviter le chômage partiel

Le restaurant est à l’accoutumée animé par 11 personnes. La VAE a permis au chef de reprendre l’un des salariés qu’il avait placé en chômage partiel. « Quand les restaurants ont fermé le week-end du 15 mars, il y avait déjà de la demande de nos clients pour un drive ou de la vente à emporter. Certains de mes confrères l’ont fait, alors j’ai décidé de me lancer également. Nous livrons aussi nos clients à partir d’une distance de 5 km, moyennant une commission de 5 € », se félicite-t-il.

Une entreprise qui semble rencontrer un franc succès dans la mesure où le volume de plats vendus ne désemplit pas. Le chef se rengorge : « Le 24 avril, j’ai fait 61 couverts et le lendemain, 75. L’activité est plus forte le week-end, avec des pics de 130 plats à emporter. »

Outre la volonté de reprendre le chemin de l’activité, le restaurateur soutient ses producteurs. Pour ces derniers, la situation est parfois insoutenable, comme il l’explique. Son producteur d’asperges « a été contraint de détruire sa récolte car il travaille à 99 % avec des restaurateurs ».

Le Verbois à la sauce locale

Le chef peut toutefois s’appuyer sur quelques producteurs locaux ayant trouvé des débouchés pour leurs produits. Pour le restaurateur, la sinécure n’a pas été de trouver des clients pour le drive, mais la matière première et les boîtes d’emballage écoresponsables pour les plats. Les tarifications ont été largement adaptées dans la mesure où c’est une cuisine bistronomique que le chef propose désormais. On trouve ainsi deux menus à 25 € et à 40 €, comprenant deux entrées, deux plats et deux desserts au choix. Les clients choisissent sur Internet, tandis que les plats évoluent toutes les semaines. La famille Guibet entend bien maintenir cette activité au-delà de la réouverture des établissements.

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Guillaume Guibet, chef du Verbois.
À la tête

Guillaume Guibet

Jeune chef de 25 ans, il a grandi dans les cuisines du Verbois. Pour sa famille, la gastronomie est une passion remontant à ses grands-parents. Son père, Laurent, a repris cet établissement picard à la suite de ses parents, dans les années 1980. Guillaume Guibet a pris les commandes de l’établissement en 2018, après avoir fait ses armes auprès du triple étoilé Kei Kobayashi.