Après deux années rythmées par les confinements, fermetures et couvre-feux, les fournisseurs des CHR gardent le cap pour les fêtes de fin d’année. Les projections pour 2022 sont en revanche moins réjouissantes.
Malgré l’annonce de la cinquième vague, celle de la fermeture des discothèques et de l’interdiction de danser dans les bars, les fournisseurs des CHR se préparent aux fêtes de fin d’année de la façon la plus optimiste possible. « Nous n’envisageons en aucun cas l’arrêt du secteur, nous sortons du tunnel, notre responsabilité est de se mettre en route et de tout mettre en œuvre pour continuer », lance Guillaume de Marcellus, directeur général de C10. Il note toutefois que les différentes annonces gouvernementales créées un climat anxiogène, qui « mettent les clients dans un état d’esprit plutôt négatif ». « En termes de préparation, sur notre plateforme nous sommes sur une année normale, on ne sous-stock pas ou l’inverse, tant que nous n’avons pas d’autres informations », ajoute Camille Delettrez, directrice marketing et communication de C10. Même son de cloche du côté de Pro à Pro, qui se désole également de cette période d’incertitudes et d’annonces parfois tardives. « Nous entrevoyons malgré tout la fin d’année comme festive, avec des gens qui ont envie de consommer », souligne Boris Minialai, directeur général de Pro à Pro. Face à la vague d’annulations constatées notamment par les traiteurs, Boris Minialai se veut également optimiste. « Nous espérons que ces évènements vont être reportés, en espérant une amélioration, glisse-t-il. L’important est que la restauration, l’hôtellerie et l’événementiel soient le moins affecté possible. »
L’année 2022 risque d’être mouvementée
Comme souvent au moment des fêtes, certains produits pourraient toutefois venir à manquer. « Même si nous avons du stock, il peut y avoir un risque de pénurie dû à la difficulté d’approvisionnement et de transport », mentionne Boris Minialai. Concernant les projections pour l’année 2022, Guillaume de Marcellus entrevoit également un certain nombre de difficultés : le manque de personnel, le risque de défaillance des points de vente dû à l’arrêt des aides et aux remboursements des PGE, les difficultés de livraison dans les centres-ville, l’inflation, la baisse du tourisme d’affaires, le télétravail, ainsi que l’évolution du comportement des clients. « Nous entrons également dans une période électorale et nous savons que le temps politique n’est pas celui de l’entreprise, cela peut créer un climat anxiogène compliqué pour les affaires », ajoute-t-il. Il n’est toutefois pas question de baisser les bras. « Nous n’attendrons pas que cela se passe sans rien faire, nous sommes présents, nous soutenons nos adhérents », assure le directeur général. C10, qui projette un CA de -31 % par rapport à 2019 pour l’année 2021 et note que le dernier trimestre (septembre à novembre) a été moins catastrophique que les périodes précédentes, avec une baisse de 2 %. « Pour 2022, si je suis optimiste, je projette un chiffre d’affaires à -5 %, si je suis plus réaliste, cela sera plutôt -10 % », estime Guillaume de Marcellus.