La chaîne hôtelière bretonne garde le cap

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Abasourdie par l’annonce soudaine du confinement en mars 2020, l’enseigne économique B&B Hotels, et ses 550 hôtels dont 300 en France, a su rebondir et s’adapter à la crise. Elle a même décidé d’accélérer certains projets.

« A l’instar de tous les professionnels, nous avons été sidérés par l’annonce du premier confinement, se désole Vincent Quandalle, directeur général France de B&B Hotels. Mais nous avons eu des réactions payantes avec, notamment, la certification de l’ensemble de nos hôtels en management des risques sanitaires et le maintien d’un grand nombre d’établissements ouverts. » La chaîne hôtelière indépendante, née à Brest en 1990, a moins subi la crise sanitaire que certaines enseignes évoluant sur les secteurs trois et quatre étoiles, ou encore luxe. Durant le premier confinement, 130 hôtels ont gardé le rideau ouvert, soit près de 50 % du parc français de B&B. En mai, 75 % des 300 hôtels en France étaient accessibles à la clientèle, et 95 % en juin.

« Aujourd’hui, notre stratégie d’ouverture est la même et nous nous focalisons sur une clientèle business et locale qui représente d’ailleurs 80 % de notre clientèle. La clientèle de loisir souffre, même si nous avons connu un bon été 2020 car les Français sont restés sur le territoire national », détaille Vincent Quandalle, qui note que dans le Sud-Est, les performances de B&B Hotels ont été supérieures en 2020 à 2019. Depuis l’automne 2020, la chaîne hôtelière a donc maintenu la grande majorité de ses hôtels ouverts, mais Vincent Quandalle déplore fortement la fermeture des restaurants qui permettent, en temps normal, de drainer de la clientèle dans ses établissements. « Nous avons développé des solutions de restauration », explique-t-il en prenant l’exemple de certains franchisés qui se sont équipés de fours à pizzas ou de partenariats noués avec des enseignes comme Boco, par exemple. « Nous n’avons pas lancé de room service dans la mesure où nos hôtels (75 % de 2* et 25 % de 3* en France) ne disposent pas de cuisines mais d’espaces dédiés à la préparation des petits-déjeuners », commente Vincent Quandalle.

Dégâts limités

Pour B&B Hotels, la crise sanitaire a donc engendré des pertes limitées. Le chiffre d’affaires du réseau, qui s’élevait à 314 millions d’euros en 2019, ne devrait connaître qu’une érosion comprise entre 20 et 30 %. Sans surprise, c’est la région Île-de-France qui a été la plus touchée par la baisse d’activité et c’est dans cette zone que l’enseigne bretonne a choisi de fermer quelques établissements, comme à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) où B&B Hotels dispose d’une adresse à Disneyland Paris. En revanche, Vincent Quandalle n’a pas observé un dévissage du prix moyen des chambres (plus de 45 000 à l’échelle de l’Europe). Ainsi, en 2020, celui-ci n’a baissé que de 5 %, affichant 55 €. B&B Hotels, qui avait engagé un vaste programme de rénovation en 2017, est presque parvenu à l’achever avec 200 hôtels sur 230, en propre, déjà finalisés.

Vincent Quandalle, directeur général France de B&B Hotels.

« Nous avons par ailleurs poursuivi voire accéléré nos projets d’ouvertures. Historiquement, l’hôtellerie économique rebondit plus vite que les autres et nousn’avons pas d’inquiétude quant à un retour de la croissance », concède le directeur général France. En 2021, 25 nouveaux hôtels vont sortir de terre tandis que 30 unités supplémentaires verront le jour en 2022 ; un développement en propre répondant à une stratégie historique de limiter la croissance du parc par l’intermédiaire de la franchise. La crise sanitaire a également vu les relations avec la clientèle s’intensifier. Alors que les OTAs ne représentent pas plus de 20 % des réservations, Vincent Quandalle assure que les clients ont besoin d’être rassurés. Outre la réservation en direct, ces derniers privilégient désormais le téléphone au digital et en profitent pour s’enquérir sur le dispositif sanitaire mis en place dans un établissement afin de répondre à leurs préoccupations. La chaîne hôtelière, qui semble traverser la crise, est donc loin d’être groggy. Vincent Quandalle a notamment pu compter sur les aides instaurées par le Gouvernement et a bénéficié du chômage partiel durant le premier confinement, au siège du réseau, comme au sein de différents établissements.

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