Un an à l’épreuve du Covid avec Charles Doremus, DG d’Au Bureau

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Après avoir traversé un tunnel de plus d’un an, entre inactivité et réouverture sous contrôle, les cafés-restaurants voient le bout du tunnel. Cette période pénible a laissé des séquelles mais aussi ouvert de nombreuses opportunités. Nous sommes partis sur le terrain pour prendre le pouls de cette profession convalescente. Entretien avec Charles Doremus, DG d’Au Bureau.

La douche écossaise : Le pire moment de découragement ? Le meilleur souvenir ?

Le plus dur était de faire face à l’incohérence des annonces gouvernementales : par exemple, on nous a dit que tous les salaires des collaborateurs étaient pris en charge à 100 % puis on réalise qu’il reste à payer 10 ou 15 %, ou encore on nous annonce une réouverture mi-janvier et finalement non. A ce moment précis, on a compris que ce serait très long, ce fut très décourageant. Le meilleur souvenir, sans hésiter la force du collectif, du réseau demeuré très soudé. Immédiatement il y a eu une mobilisation forte et intense qui nous a permis d’innover et de mettre en place le click and collect et la livraison.

Passion du métier : Comment avez-vous entretenu la flamme ? L’esprit d’équipe a-t-il résisté à l’épreuve ?

La flamme a été entretenue par l’espoir et l’envie de s’en sortir et d’ouvrir les portes aux clients. Ce n’est pas cette crise qui va atténuer notre passion du métier. On veut vendre du bonheur aux clients.

La vie sous Cloche : Comment avez-vous utilisé ce temps libre inattendu ?

C’était loin d’être une vie inactive sous cloche. On a énormément travaillé et réfléchi à l’évolution des usages de notre métier. On a mis en place de nouveaux outils pour la vente à emporter avec l’idée de faire cohabiter ce nouveau métier avec l’ancien – restauration à table. Et on a préparé ardemment la réouverture !

Adaptation : Qu’est-ce qui a changé pour Au Bureau durant cette parenthèse ? 

Toute la partie delivery et click and collect. On a affiné nos valeurs et nos engagements en faveur d’une cuisine responsable. Par exemple, la volaille provient de Bretagne, les œufs de poules sont élevés en plein air et la viande est 100 % française. L’énergie est aussi 100 % responsable. On a enfin embelli nos points de vente et peaufiné nos outils.

Des regrets : avez-vous des regrets ?

Non à part avoir dû fermer !

Le gouvernement sur la sellette : Comment jugez-vous l’action du gouvernement face à la pandémie ?

 Je n’ai pas de commentaire à faire si on me dit que les gens se contaminent en allant au restaurant, ce doit être vrai. D’un point de vue économique, le gouvernement a été réactif dans son soutien à la restauration individuelle, il a permis de sauver les établissements. En revanche, la tête de réseau n’est pas soutenue, je n’ai toujours pas compris pourquoi. C’est incompréhensible, on a toujours pas eu d’explications, or cela va coûter à certains réseaux. Les chutes vont venir de là où on s’attend le moins. On était pas loin du parcours parfait mais il a été mal finalisé.

Résistance : Pensez-vous que votre entreprise survivra ? 

L’entreprise survivra mais la question s’adresse aussi aux franchisés. Pour l’instant tout le monde tient mais il y a une interrogation sur l’avenir, d’où l’importance de maintenir les aides en phase avec les contraintes d’ouverture.

Le côté positif : Et si la crise avait aussi du bon ?

Ce qui ne tue pas rend plus fort comme dit l’adage ! Notre force aujourd’hui est le lien humain qui s’est renforcé avec les épreuves. Je ne crois pas au homme d’avant et d’après, on ne pensait pas tenir et pourtant si grâce aux hommes et femmes du réseau.

 

Demain sera ? : Comment entrevoyez-vous l’avenir ?

 

Aussi beau qu’avant les fermetures, avec des collaborateurs plein d’envies et d’ambitions,  des clients satisfaits et heureux de venir chez nous et un développement très soutenu. On va continuer à pratiquer notre métier avec passion et un coeur énorme.

 

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