Où sont passés les salariés des restaurants ?

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Jean-Michel Déhais, directeur des rédactions et rédacteur en chef de l’Auvergnat de Paris et de Rungis Actualité, réagit à l’actualité des CHR.

Jean-Michel Déhais
Jean-Michel Déhais © Au Cœur des Villes

J’ai récemment entendu un de mes proches se plaindre de ne pas trouver un restaurant ouvert le dimanche à proximité de chez lui. Il avait du mal à comprendre comment une profession se lamentant de devoir être fermée durant de nombreux mois baissait les bras alors que la clientèle se bousculait à sa porte.

Il ignore visiblement que la restauration subit une pénurie de main d’œuvre sans précédent. Pour faire face à cette difficulté en maintenant l’activité, nombre de patrons sont contraints de sacrifier des services, et la suppression de ceux du dimanche fait partie des leviers les plus pratiques à actionner en matière organisationnelle.

Ce problème aigu de ressources sera sans doute pour le secteur la pire séquelle de la crise sanitaire, Il était déjà sous-jacent depuis des années, mais l’évaporation depuis le 14 mars 2021 de plus de 10 % des effectifs des CHR crée une tension des plus palpables.

Le nombre d’offres d’emploi sur le site de Pôle emploi frise le million (dont 60 % de CDI) et cette barre a été dépassée en juin. Dans cette course générale au salarié, les restaurateurs ne sont pas les mieux armes. Les horaires pratiqués dans le métier et surtout la fameuse coupure ne déclenchent pas des torrents de vocations.

Le niveau des rémunérations, même s’il a progressé, n’est pas non plus très incitatif. C’est pourtant autour des salaires que le patronat devra jeter rapidement du lest s’il ne veut pas que la profession se trouve rapidement asphyxiée. Ces augmentations salariales se répercuteront automatiquement sur les prix. Reste à savoir si les clients, aujourd’hui très demandeurs de repas hors domicile, continueront à prendre le chemin des restaurants si l’addition augmente.

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