Dark stores à Paris : le conseil d’État a tranché

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Le jeudi 23 mars, le conseil d’État a jugé que les dark stores étaient des entrepôts au sens du code de l’urbanisme et du plan local d’urbanisme parisien, donnant raison à la mairie de Paris dans le contentieux qui l’opposait à Frichti et Gorillas.

Dark Store. Crédits : NC

En 2022, les sociétés Frichti et Gorillas avaient été pointées du doigt par la mairie de Paris qui leur reprochait d’avoir installé illégalement leurs sites dans des locaux abritant jusqu’alors des commerces traditionnels. Selon la ville, les dark stores profitent ainsi de locaux situés en centre-ville pour stocker des produits du quotidien et les livrer rapidement aux utilisateurs de leurs applications mobiles. Une activité qui colonise peu à peu la capitale et qui est critiquée pour les nuisances sonores qu’elle incombe, créant ainsi des « villes entrepôts », voire une « économie de la flemme », selon certains élus. La municipalité de Paris a déjà dressé des procès-verbaux contre ces dark stores, mais une première bataille judiciaire a été remportée par les accusés en octobre 2022. En mars 2023, le Conseil d’État revoit sa copie et statue finalement en cassation. Il estime désormais que les enseignes « auraient dû déposer une déclaration auprès de la mairie pour utiliser comme dark stores des locaux qui étaient à l’origine des commerces traditionnels ».

Faire face au e-commerce

Mais alors, si la bataille semble perdue pour Frichti et Gorillas, l’avenir des commerces de proximité n’en demeure pas moins compromis. À ce titre, le groupe Services Conseil Expertises et Territoires (filiale de la Caisse des Dépôts) co-publie avec Sopra Steria Next (marque de conseil en transformation digitale) son livre blanc « Attractivité des centres-villes : Le numérique pour soutenir le commerce ». Dans ce document, les auteurs proposent des pistes d’actions pour redynamiser les centres-villes à l’heure de la transition numérique. Ils annoncent qu’en France, « seuls 30% des commerçants de proximité ont une activité e-commerce ». Un chiffre dérisoire tandis qu’ils affirment que « 70% des consommateurs effectuent un repérage sur internet avant de décider de se rendre en magasin » ou encore que « 70% des Français souhaitent que leurs commerces de proximité proposent une offre en ligne, en plus du magasin ».

Loin de blâmer le digital, Marie Breton, Manager du Groupe SCET réagit : « Si les collectivités ne s’emparent pas de la dimension digitale, et ne posent pas leur propre stratégie, c’est le digital, avec sa vélocité et son influence croissante, qui va s’emparer des villes, et plus singulièrement de leur activité commerciale. » De quoi donner des pistes de réflexion aux commerçants situés au cœur des agglomérations et leur permettre de diminuer ainsi la baisse de fréquentation de ceux-ci mais aussi limiter la vacance des locaux commerciaux.

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