Elisabeth Borne encourage la parité dans le milieu de l’hôtellerie-restauration

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Suite à une interview pour La Revue des Comptoirs, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a réaffirmé que la place des femmes dans le milieu CHR et dans le monde du travail en général, était l’une de ses priorités. Mais la responsabilité dépend, selon elle, des chefs d’entreprise. Car encore aujourd’hui, les femmes sont sous-représentées dans l’hôtellerie-restauration.

Élisabeth Borne veut réduire la consommation énergétique des entreprises de 10%.
Élisabeth Borne veut réduire la consommation énergétique des entreprises de 10%.

« La question de la place des femmes dans le monde du travail et de l’égalité restent des sujets majeurs dans tous les secteurs de notre économie », assure Elisabeth Borne, ministre du Travail, dans une interview exclusive à La Revue des Comptoirs. 

Pour faire face aux inégalités, dans un milieu à dominance masculine, elle annonce avoir instauré « l’Index de l’égalité professionnelle pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés ». Mais selon la ministre, « que l’on compte 5 ou 1 000 salariés, la lutte contre les discriminations et pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes relève avant tout de la volonté des dirigeants ». Elle encourage donc les chefs d’entreprises à faire de cette lutte une priorité afin « d’avoir des équipes qui reflètent mieux la diversité de la société en général ».

Un milieu professionnel dominé par les hommes

Car aujourd’hui encore, d’après l’Insee, les femmes n’occupent que 28 % des postes de cuisiniers et 17 % des postes de chefs, quand bien même la parité est respectée dans les écoles de cuisine. Les postes de commis sont, eux, féminisés à hauteur de 59 %. Le milieu de la haute gastronomie reflète d’autant plus ces inégalités. Sur les 638 restaurants étoilés du Guide Michelin 2021, seuls 39 établissements sont tenus par des femmes, soit à peine 6 %. « C’est une branche avec beaucoup d’égos masculins, ce qui n’aide certainement pas à se mettre d’accord dans de bonnes conditions », appuyait Stéphanie Dayan dans une interview donnée à La Revue des Comptoirs. 

La sécurité des femmes, dans un secteur aux égos masculins forts est également au coeur du débat. En effet, une étude de l’Ifop de 2019 révèle qu’une Française sur trois a été harcelée ou agressée sexuellement sur son lieu de travail et que six Européennes sur dix ont déjà subi des violences sexistes ou sexuelles au cours de leur carrière. Et d’après la Quatrième enquête européenne sur les conditions de travail, menée par la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration sont plus affectées par le harcèlement moral et sexuel que la moyenne. Le taux de harcèlement est de 2% pour les contrats à durée indéterminé, et de 5% pour les contras intérimaires ou CDD.

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