Daikin met les petits plats dans les grands

  • Temps de lecture : 3 min

Spécialisé dans la fabrication de solutions de chauffage, de rafraîchissement, de ventilation et de réfrigération, le groupe Daikin a avalé en 2018 le fabricant espagnol Tewis. Une acquisition lui permettant notamment d’anticiper l’interdiction de certains fluides frigorigènes hautement polluants.

Sur le marché du froid positif (climatisation, réfrigération, etc. ), le groupe japonais Daikin a développé une technologie baptisée Inverter, où l’utilisateur ne consomme que l’énergie « dont il a réellement besoin ». Ce qui apparaît aujourd’hui comme une évidence n’en était pas une il y a quarante ans, quand Daikin a investi le marché français et que les technologies de pointe liées à la réfrigération ne prenaient pas en compte la durabilité et les économies d’énergie. La technologie Inverter permet ainsi d’optimiser la consommation d’énergie en fonction des variations de charge thermique d’un bâtiment et, in fine, de ne consommer que le strict nécessaire. Pour ce faire, les produits Daikin présents sur le marché utilisent du R32, un gaz frigorigène dont l’empreinte carbone n’est pas neutre. Or, la norme F-Gas, qui émane de l’Union européenne, bannit l’utilisation de certain HFC (une famille de fluides frigorigènes) et impose l’utilisation de fluides dont le PRG (potentiel de réchauffement global – un indice permettant de mesurer l’impact environnemental d’un gaz réfrigérant) est limité à 750. Alors que le R32 affiche un PRG de 675, celui du CO2 ne dépasse pas 1. Une performance qui rend son utilisation incontournable et qui a motivé le rachat de Tewis. Ce dernier, spécialiste de la réfrigération et de la climatisation pour la distribution alimentaire, utilise depuis de nombreuses années déjà du C0 dans ses dispositifs de réfrigération et a donc développé une expertise sans égale en la matière.


« TEWIS EST UNE VÉRITABLE PÉPITE »

Daikin était déjà à l’origine de technologies innovantes dans le secteur de la réfrigération. Outre Inverter, le fabricant a également développé des « groupes tout en un » autorisant, avec le même appareil, le froid positif ou négatif, le chauffage ou la climatisation. En 2016, Daikin avait racheté l’italien Zanotti et, l’an passé, s’est donc emparé de Tewis. Le montant de l’opération n’a pas été communiqué. « Nous avons souhaité miser sur des technologies de rupture. Chez Tewis, nous avons recours au CO2, ce qui nous permet d’anticiper la norme F-Gas. Nous considérons qu’au sein de notre groupe, Tewis est une véritable pépite », commentent François Deroche, directeur marketing, et Patrick Neri, responsable de la division réfrigération de Daikin. Avec cette acquisition, l’usine de Tewis (12 000 m2), située à Valence, va bénéficier d’investissements considérables. Aujourd’hui, Daikin réalise en France un chiffre d’affaires de 2,4 M€ pour la seule division réfrigération. D’ici à deux ans, le groupe japonais ambitionne d’atteindre un chiffre d’affaires de 10 M€ dans l’Hexagone, grâce au rachat de Tewis, qui servira de base opérationnelle. En 2016, la société espagnole avait réalisé un chiffre d’affaires de 14,2 M€ et employait 24 salariés. En France, le secteur de la réfrigération commerciale représente environ 400 millions d’euros par an. Alors que Tewis confectionne aujourd’hui 1 000 machines chaque année à destination du secteur tertiaire, de la GMS en passant par le CHR, Daikin souhaite que sa pépite espagnole atteigne une capacité de production de 2000 machines en 2022.

daikin.fr

PARTAGER