Transition écologique : les nouveaux matériaux font leur show

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La transition écologique est en marche ! La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit, en effet, la suppression progressive des plastiques à usage unique d’ici à 2040. Tour d’horizon des solutions et pistes de réflexions déjà existantes pour les emballages en vente à emporter.

Poke Bol
Poke Bol. Crédit : Pixabay

Depuis le 1er janvier 2020, la mise à disposition des gobelets, verres et assiettes jetables de cuisine pour la table, pailles, couverts, piques à steak, couvercles à verre jetables, plateaux-repas, pots à glace, saladiers, boîtes et bâtonnets mélangeurs pour boissons en matière plastique, est interdite.
À partir de juillet, l’écoulement des stocks de ces produits prendra fin. Si la loi n’a pas encore totalement défini quels objets seraient concernés dans les prochaines années, les grandes lignes du projet sont d’ores et déjà connues et toucheront également les commerces de restauration rapide : interdiction des boîtes en polystyrène expansé (type boîtes à kebab) en 2021 et obligation dès 2022 de servir les repas pris sur place dans de la vaisselle non jetable. Il est donc urgent de trouver de nouvelles solutions d’emballages plus respectueuses de l’environnement. En la matière, l’entreprise First Pack fait partie des pionnières. Spécialiste de l’emballage, 50 % de sa gamme est écoresponsable. Cela fait déjà 18 ans que cette marque a lancé sa première gamme « verte », au travers de la marque Écolomique. « Pour en faire partie, il fallait que le produit soit recyclable ou issu du recyclé et écologique », explique Serge Merran, P-DG de l’entreprise. Le dirigeant de First Pack souligne néanmoins que la « notion de design » était à ce moment-là capitale pour vendre. « On a réussi à commercialiser ces produits grâce à leur esthétisme. » Après avoir lancé une gamme en bois – qui a séduit par son visuel et par sa praticité – la marque développe aujourd’hui de nombreux objets autour de nouveaux matériaux, comme la bagasse (pulpe de canne à sucre). Cette pulpe, généralement produite en Asie, possède l’avantage de repousser rapidement, ce qui limite l’impact sur l’environnement.

First Pack Poke Bol en pulpe de canne à sucre


Fabriqué en fibre de canne à sucre écru, le bol à Poké est doté d’un diamètre de 196 mm qui permet de mettre en valeur poké bowls, salades composées ou bo buns… 
Disponibles en 3 tailles : 700 ml, 950 ml et 1200 ml. Un couvercle en PET recyclable ou compostable en PLA est disponible pour la version à emporter. 


Couvercles en fibres de bagasse destinés aux boissons chaudes et froides

 Constituée de fibres de bagasse de canne à sucre, ces couvercles sont destinés aux gobelets pour boissons chaudes et froides. Imperméables, ingraissables  et micro-ondables, ils sont disponibles en 80 mm et 90 mm.



Ainsi, il est possible d’obtenir une culture à maturité en un an contre 12 pour un arbre. Le carton « tree free » issu des plantes est donc un matériau d’avenir, car elles ont plus de partie exploitable pour la confection d’emballage que le bois et nécessitent moins de surface agricole. L’entreprise commercialise également des contenants et des plats en palmier, bois, bambou, mais aussi les plus classiques cartons ou plastique PLA (compostable chimiquement).


gobelet sans lamination
Ce gobelet en carton ne possède pas de revêtement en PLA : il est donc compostable intégralement dans la nature. Cette innovation sera commercialisée par FirstPack dans les mois qui viennent.


Depuis l’annonce de la loi, nombre de restaurateurs viennent s’informer des nouvelles solutions pour leurs emballages chez First Pack, « un vrai remue-ménage depuis dix-huit mois ». Mais certains usagers très motivés se retrouvent vite freinés par les coûts des emballages durables, « en moyenne 40 à 50 % supérieurs, et ce même si le restaurateur utilise déjà des sachets papiers pour ses ventes à emporter ». Le P-DG note que les « jusqu’au-boutistes » des emballages responsables sont souvent des entrepreneurs qui viennent tout juste de se lancer et disposent de moyens financiers importants. Parmi les différents emballages proposés, ce sont ceux en carton qui rencontrent le plus grand succès auprès des acheteurs : « Il y a une continuité de coût et d’utilisation pour les restaurateurs : le carton est déjà entré dans leurs mœurs et paraît plus écologique visuellement que les emballages blancs. » Au-delà du coût, un problème persiste concernant ces nouveaux emballages : la transparence, indispensable notamment pour les plats en libre-service.

Verre en polypropylène multi-recyclable
Ce verre en polypropylène – plastique réutilisable et multi reyclable – est disponible en différentes contenances, de 40 ml à 800 ml. Épais et résistant, il est lavable en machine.


« À l’heure actuelle, il n’y a pas de solution hormis le PLA, qui n’est pas compostable autrement qu’industriellement. » Des pistes de réflexions existent néanmoins : les emballages comestibles, à base d’algue notamment, présentent une alternative intéressante, même si un support est nécessaire pour les séparer des surfaces avec lesquelles elles entrent en contact. « D’ici à deux ans, ce type d’emballage va se développer », conclut de façon optimiste Serge Merran.


Cupfee la tasse de café comestible

Des emballages comestibles existent déjà pour le CHR, à l’image de la Cupffee, une tasse à café comestible.


 Serge Merran PDG de First Pack

 Serge Merran, PDG de First Pack

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