Revol, l’esprit potier d’avant-garde

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La manufacture Revol poursuit une success-story démarrée il y a deux cent cinquante ans en réinventant sans cesse sa matière première pour répondre aux enjeux esthétiques et techniques des chefs.

Comment une poterie familiale de la vallée du Rhône a-t-elle réussi à devenir une référence de la porcelaine culinaire aux quatre coins du monde ?
« Beaucoup d’innovation et de création, c’est le cœur de notre stratégie » , répond Paul-Ambroise Saunier, directeur marketing de Revol. La manufacture laisse au fil des ans de belles empreintes dans l’histoire de la porcelaine française, en faisant d’un matériau traditionnel une source d’exploration sans fin. « Revol a su faire évoluer ses pâtes, la façon de les travailler. Nous continuons de les fabriquer nous-mêmes à partir de matières premières dont nous maîtrisons la qualité, ce qui nous permet d’expérimenter de nouvelles propriétés techniques et de donner naissance à des collections comme Revolution, avec une matière résistante au feu. » Toujours à l’écoute des besoins du marché, elle a développé le best-seller Basalt, une porcelaine imitant l’ardoise naturelle, mais sans ses inconvénients. Ou encore NO.W, une ligne en pâte recyclée qui vient juste d’être présentée à l’occasion du salon Ambiente à Francfort (lire en encadré). « Comme nous sommes une petite structure, on peut se permettre de tester des concepts, ce qui fait de nous des précurseurs de tendance en quelque sorte. » De nombreuses collaborations avec des designers émaillent les nouveautés et contribuent à faire évoluer l’approche esthétique de la manufacture, quitte à repousser les limites techniques, par exemple la collection Caractères, avec une approche très potière et un retour vers les éléments de cuisson qui tiennent à cœur à la marque, dont certains emblèmes ne sont autres que la soupière tête de lion ou le ramequin.

TRAVAIL À LA MAIN

« On se considère comme un artisan industriel car l’on est vraiment capable de produire des volumes importants comparé à un potier, mais nos procédés restent soumis à de multiples savoir-faire. Nous avons automatisé seulement les tâches qui ne nécessitent pas la main de l’homme. Une pièce passera plus de temps entre les mains d’un artisan que sur une machine. C’est cette prise en main qui donnera les imperfections, le désémaillage d’un bord, la sortie du four au bon moment… » Les 250 salariés, toujours basés à Saint-Uze (Drôme), entre Lyon et Valence, parmi lesquels de nombreux artisans mouleurs, émailleurs ou chargés de couler la pâte, font émerger deux collections par an.


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