JO 2024 : l’hôtellerie sur le pied de guerre

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Alors que moins de 500 jours nous séparent des Jeux olympiques de Paris 2024, le salon Food Hotel Tech accueillait une conférence consacrée aux dispositifs mis en place par les acteurs de l’hébergement pour absorber le flux de visiteurs attendus. L’événement devrait faire la fortune des hôteliers, à condition de ne pas trop gonfler le prix des chambres.

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Paris accueillera les JO en 2024. Crédits : Pixabay.

Les 14 et 15 mars 2023, Food Hotel Tech organisait à Paris sa 6ème édition. L’occasion pour les visiteurs de découvrir de nombreuses conférences, notamment sur la façon dont les professionnels de l’hébergement s’apprêtent à absorber les 15 millions de visiteurs qui devraient transiter par Paris et l’Île-de-France durant les Jeux olympiques de Paris 2024. Nelson Burton, président du groupe de presse Au Coeur des Villes, animait l’événement aux côtés d’Antoine Choain, business development manager chez OTA Insight, Jonathan Soisson, responsable des Jeux olympiques et paralympiques au sein de la CCI Paris, Stéphanie Dartevelle, du groupe Accor, ainsi que Grégoire Benoît, cofondateur d’Edgar Suites.

Ces derniers mois, l’organisation a pu souffrir d’une mauvaise presse. Pêle-mêle, les médias mais aussi des parlementaires ont reproché aux organisateurs d’être en retard sur certains chantiers, de ne pas être à la hauteur sur les questions de sécurité ou encore de pratiquer des prix prohibitifs à la billetterie. Le budget, qui dépasse les coûts initialement prévus, est également pointé du doigt. Des critiques balayées d’un revers de main par Jonathan Soisson. Ce dernier rappelle par exemple que 96% des 4,4 millards d’euros investis ont été financés par des partenaires privés.

«L’événement ne coûtera pas une fortune aux contribuables», assure-t-il. Il rappelle par ailleurs que 95% des équipements ont déjà été livrés (92% pour le village olympique) et que la polémique qui entoure la billetterie «ne concerne que 4,5% des billets mis en vente». Jonathan Soisson salue surtout l’ampleur de l’événement et se félicite d’une offre hôtelière bien dimensionnée quand Airbnb devrait afficher pas moins de 20.000 annonces durant la période des JO.

122.000 chambres disponibles

122.000 chambres seront accessibles dans le Grand Paris pour accueillir les visiteurs. Pour les professionnels, la question des prix à pratiquer et la façon dont il convient de commercialiser les chambres constituent des sujets majeurs. «J’encourage les hôteliers à au moins commercialiser la moitié de leurs chambres dès à présent. Il y a une clientèle énorme à capter parmi les familles, les sponsors, les journalistes internationaux, les fédérations, etc. Il faut capter ces flux dès maintenant et penser à la politique tarifaire par la suite : il est encore un peu tôt pour gonfler les prix, il est souhaitable d’attendre l’été prochain», détaille Antoine Choain.

Du côté du groupe Accor, on se frotte d’ores et déjà les mains. Outre le parc hôtelier qui devrait faire le plein, le fleuron français de l’hôtellerie exploitera aussi le village olympique. «Nos hôtels sont en train de se remplir avec différents types de clientèle comme les fédérations, les clients B to B des différents partenaires, etc. Concernant le village olympique, c’est la première fois que le groupe Accor opérera, non dans des chambres d’hôtels, mais dans des appart’hôtels», se félicite Stéphanie Dartevelle.

Des prix moyens multipliés par 2

«Les RevPar et les prix moyens devraient être multipliés par deux», prédit Grégoire Benoît. Le cofondateur d’Edgar Suites, qui opère dans l’univers des appart’hôtels avec un haut niveau de services, a quant à lui commercialisé la moitié de son parc pour les Jeux olympiques de 2024. Lui-aussi conseille de louer maintenant un maximum de chambres car, à l’approche de l’événement, les offres sur les plateformes de réservation de meublés touristiques vont exploser. De quoi faire de l’ombre aux professionnels de l’hôtellerie. «En dernière minute, il est très probable qu’on assiste à un phénomène de sur-offre», prévient-il. Grégoire Benoît a tablé sur des offres longues d’hébergement pour séduire les visiteurs étrangers et prévoit d’être complet six mois avant le début des hostilités.

Même son de cloche chez Accor, qui envisage déjà deux semaines durant lesquelles l’intégralité de ses établissements afficheront complets. Stéphanie Dartevelle planche aujourd’hui avec ses équipes sur la formation des hôteliers en interne car «il faudra délivrer la meilleure expérience possible à nos clients durant les Jeux».

Attention, toutefois, à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre. « Il ne faut surtout pas surfacturer des chambres car certains hôteliers ne parviendront pas à vendre et seront contraints, in fine, de brader leurs prix», met en garde Antoine Choain.

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