Le compte n’y est pas

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Jean-Michel Déhais, directeur des rédactions et rédacteur en chef de l’Auvergnat de Paris et de Rungis Actualité, réagit à l’actualité des CHR.

Jean-Michel Déhais
Jean-Michel Déhais © Au Cœur des Villes

La première réunion de négociations salariales a tourné court. Il faut espérer qu’il s’agit là d’un round d’observation. Avant la négociation, les syndicats patronaux avaient envoyé des signaux positifs en évoquant des augmentations de 9 % et un 13e mois.

Sur le papier, cette base de discussion paraissait à la hauteur de l’enjeu. Mais il y a une semaine, le 13e mois n’était plus d’actualité et les syndicats salariés ont rejeté une proposition patronale d’augmentation apparemment généreuse de 10,5 %.

Mais il faut savoir que la grille salariale autour de laquelle s’articule la négociation n‘a pas été réajustée depuis 2018. Depuis lors, les minima sont largement passés sous la barre du SMIC et les patrons ont dû abonder pour ne pas se mettre hors la loi. Ainsi, la revalorisation proposée par le patronat ne représenterait pour les plus bas salaires qu’une simple hausse de rémunération de 3,05 %, selon la CGT.

Il n’y a pas de quoi susciter un raz de marée des vocations alors que près des deux tiers des salariés des CHR seraient rémunérés au bas de l’échelle. Ce calcul n’est pas vraiment contesté par les syndicats patronaux qui reconnaissent aussi que les revalorisations vont davantage concerner l’encadrement.

Avec un bémol toutefois! Au-delà de 2.000 € bruts mensuels, on change de braquet en matière de charges sociales et les patrons apprécieraient que le Gouvernement fasse un geste pour relever ce plafond. Il faut enfin rappeler que la demande d’augmentation de 34 % formulée par les syndicats salariés manque de réalisme.

Ainsi, un chef d’entreprise expliquait récemment qu’un tel geste provoquerait une évolution de sa masse salariale de 10 points, Elle atteindrait ainsi 55 % du chiffre d’affaires HT. Les négociations s’annoncent donc serrées dans les semaines à venir.

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