Le savoir-faire de l’esthétique artisanale

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Institution dans le monde des brasseries parisiennes et très implantée auprès de la communauté auvergnate, la miroiterie Bonnal continue d’incarner l’excellence en matière de devanture. Et ce n’est pas le récent départ à la retraite de son fondateur qui a entamé sa marche en avant.

Au milieu Jean-Louis Bonnal, entouré d’Antonio Alcobia (à gauche) et de Cédric Lachaumette. Toujours dans les parages, Jean-Louis vient parfois en aide à ses successeurs.
Au milieu Jean-Louis Bonnal, entouré d’Antonio Alcobia (à gauche) et de Cédric Lachaumette. Toujours dans les parages, Jean-Louis vient parfois en aide à ses successeurs.

La devanture est le premier contact qu’un client a avec votre restaurant. Autant que la cuisine ou la salle, elle s’affirme- donc comme un élément structurel de l’établissement. Pourtant on s’intéresse rarement aux métiers qui se cachent derrière ces ouvrages. La miroiterie Bonnal crée et agence depuis plus de trente ans les terrasses extérieures et les devantures des brasseries parisiennes. L’aventure débute à la fin des années 1970 avec l’arrivée à Paris de Jean-Louis Bonnal en provenance de Chaudes-Aigues. Après une dizaine d’années comme salarié, il se lance à son compte du côté de Colombes en se spécialisant dans les armatures en acier et aluminium. La miroiterie Bonnal est créée et, avec elle, un carnet d’adresses où l’on va retrouver une clientèle en grande partie aveyronnaise, cantalienne et lozérienne. En 2017, au moment de partir à la retraite, c’est cet esprit familial et traditionnel que Jean-Louis a voulu transmettre à son successeur. Le hasard de la vie fait qu’il rencontre alors Cédric Lachaumette, qui a des racines dans l’Allier et dont la femme est originaire de Saint-Urcize. Président de la société Lachaumette-Chaput, spécialisée dans l’agencement et la menuiserie pour le tertiaire et l’hôtellerie de luxe, ce dernier cherchait justement à reprendre une entreprise familiale dans le domaine de la serrurerie. « Il n’était évidemment pas question de toucher au nom et au fonctionnement global de l’entreprise, commente Cédric Lachaumette. C’est une fierté d’être dans la continuité et donc d’assurer un service où la qualité et la réactivité sont les valeurs fondamentales. Pour répondre à cette attente j’ai fait appel à Antonio Alcobia, serrurier de métier et désormais directeur de la miroiterie Bonnal. On doit beaucoup à Jean-Louis et à ses précieux conseils car nous n’étions pas familiers avec le milieu de la restauration. C’est un petit monde qu’on apprend encore à découvrir avec enthousiasme. » Évidemment leur travail ne se cantonne pas aux devantures et terrasses car la serrurerie se décline de multiples manières : d’une simple main courante à des râteliers à verres en passant par du mobilier ou et de la décoration d’intérieur. Partout où il y a du fer, la miroiterie Bonnal répond présent! Et à Jean-Louis Bonnal d’ajouter : « L’avantage de ce métier est qu’on ne fait jamais deux fois le même chantier. » On peut par exemple admirer leur travail du côté du Chien qui fume aux Halles (« un de nos projets les plus complets », souligne Antonio Alcobia) mais aussi au Gramont, boulevard des Italiens, chez Les Princes dans le 16e arrondissement ou au Saint-Malo à Montparnasse. Le carnet de commandes est toujours bien rempli, d’autant que de plus en plus de clients sont attirés par l’esthétique artisanale liée à ce savoir-faire : « Le retour aux matériaux d’identité et à la fabrication à l’ancienne est une mode qui va dans notre sens », précise ainsi Antonio Alcobia. « À Paris nous ne sommes pas nombreux sur ce créneau, nous n’avons jamais eu de mal à trouver des clients, enchaîne Jean-Louis Bonnal. Mais si nous en sommes là c’est surtout grâce à la profonde relation de confiance établie au fil des années avec les clients. C’est le cœur de notre travail. »

Aujourd’hui, la miroiterie compte 12 employés, répartis de la fabrication à la pose en passant par le secrétariat.

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