Mayotte : le cri d’alarme de l’Umih et de la CPME face aux assureurs 

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Décembre 2024 : l’île de Mayotte est dévastée par le cyclone Chido. Quatre mois après ? La situation économique est toujours chancelante et l’Umih et la CPME pointent du doigt l’immobilisme des assurances.

©DR

Mayotte est à reconstruire. Mais depuis quatre mois, les différents chantiers n’avancent pas vite, voire stagnent. C’est du moins ce qui ressort du communiqué commun de l’Umih et de la CPME. Ces deux organisations dénoncent l’attitude des assureurs.

« Or, comme lors de la crise du Covid, les assurances brillent par leur absence », écrivent-elles. Et parlent même « d’attitude irresponsable ».

Le cyclone Chido a brutalement révélé une fragilité profondément ancrée : tous les secteurs de notre économie sont affectés par l’absence, l’insuffisance, ou l’inaccessibilité des couvertures d’assurance. Sans un accès juste et effectif à l’assurance, comment envisager la reconstruction durable de notre île ?
Bourahima Ali Ousseni, président CPME Mayotte.

Des chiffres alarmants

Rappelons que ce département est placé sous état de catastrophe naturelle par les autorités. Mais les deux organisations déplorent des « dossiers laissés sans réponse, retards d’instruction, manque de suivi. Le constat est clair : les entreprises attendent encore, dans l’angoisse, une réaction concrète de leurs assureurs ».

Bilan de l’hôtellerie-restauration

20%

des restaurants sont toujours fermés

40%

fonctionnent en mode dégradé

80%

des établissements hôteliers ont subi des dommages majeurs, évalués à plusieurs millions d’euros

Urgence

« Où sont les assurances ? Certainement pas aux côtés de leurs assurés mahorais. Nous appelons les assureurs à sortir de leur silence et à jouer pleinement leur rôle dans cette période. La survie de centaines d’entreprises et de milliers d’emplois en dépend », constate Charles Henri Mandallaz, président de l’Umih Mayotte.

Et Thierry Marx, président confédéral de l’Umih, de renchérir : « Les compagnies doivent urgemment assumer leurs responsabilités au même titre que les autres acteurs économiques mobilisés pour la reconstruction du territoire et verser les indemnisations prévues dans le cadre des catastrophes naturelles, y compris pour les effets dits “non assurables”, comme le prévoit le Code des assurances. »

« Lorsqu’une entreprise est assurée, elle doit bénéficier des mêmes garanties partout, à travers tout le territoire français, conclut Amir Reza-Tofighi, président de la CPME. Soyons aux côtés des entrepreneurs mahorais pour faire repartir l’économie de l’île ! ».



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