Qu’est-ce que Heystan, l’outil de gestion des compétences en CHR ?

Co-lancé par Léo Corcelli et racheté par Yoobic en 2022, Heystan était initialement pensé comme un outil facilitant l’onboarding et la formation continue des salariés dans l’hôtellerie-restauration élargie. Avec le rachat et le temps, la solution s’est diversifiée, s’étoffant d’une plateforme de messagerie interne et signant des partenariats avec des logiciels SIRH. Léo Corcelli décrit pour Au Coeur du CHR sa solution avec Léo Willefert, directeur des opérations du groupe La Brigade, et utilisateur de Heystan by Yoobic.

Un accompagnement en quatre temps

L’idée de base est de promouvoir l’accompagnement salarié autour de quatre briques : formalisation d’une base de connaissances et mise à disposition des collaborateurs, solution de communication interne, mise en place de parcours de formation en s’appuyant sur du mobile learning avec depuis l’accueil du salarié à la formation interne continue, et enfin gestion des opérations et accompagnement dans la réalisation des tâches, régulières ou ponctuelles. Une fois cela dit, se pose la question de comment rendre cette solution indispensable dans le quotidien des collaborateurs. « En réalité, nous avons déjà fait ce travail, explique Léo Corcelli. Initialement, nous nous somme spécialement intéressés à l’onboarding et la formation. Le rachat par Yoobic a généré de nouveaux moyens et un vrai développement, avec une migration vers une nouvelle interface. Plus spécifiquement, quand nous avons mis en place la solution de communication interne, il y a eu un vrai changement, on a observé une utilisation quotidienne des salariés. »

La question de l’adoption par les salariés

Léo Willefert, directeur des opérations de La Brigade, admet que la première implémentation dans l’entreprise n’est pas toujours simple. « Au début, les premières réflexions sont d’une teneur assez basique : est-ce qu’on est payé quand on le fait chez nous, par exemple. Après, c’est un assez bon test pour voir l’implication des salariés. Une grosse partie de nos salariés sont des étudiants qui font ça en job alimentaire, on sait qu’ils ne vont pas forcément rester. Cela nous permet de nous assurer que les salariés soient motivés, de maintenir un niveau moyen et de lisser la transmission de compétences. Et ça a un autre avantage : l’uniformisation entre les différents établissements de la marque ».

La question du temps de formation, flou juridique ?

Sur le principe, recruter quelqu’un et pouvoir lui transmettre son accès à Heystan pour qu’il se « pré-forme », parait être un moyen simple et efficace de faciliter l’entrée dans une entreprise. Néanmoins, une question d’ordre juridique se pose, car le temps de formation doit normalement être rémunéré et comptabilisé. Nulle intention donc, et nul intérêt de tricher, assure Léo Corcelli : « La solution, dans la partie formation, est comprise dans le temps de travail. On est en train de mener des tests d’intégration avec des logiciels de SIRH pour bien comptabiliser cela. En outre, dans les conditions générales d’utilisation, le salarié accepte un certain nombre de choses, qui permet de protéger le client. »

Implémentation de la solution, ce que propose Heystan

Aujourd’hui la question de l’implémentation est clé, notamment dans la pénétration de la solution auprès des collaborateurs opérationnels. « Nous avons trois manières d’implémenter cet outil, qui sont liées au degré de maturité de notre client, explique Léo Corcelli, suivant si nous nous adressons à une entreprise en forte croissance ou à des entreprises qui sont déjà développées et qui cherchent à se restructurer. La première manière, c’est une vision très autonome : on va se concentrer sur la formation au siège, sur le paramétrage et la capacité à se créer soi-même son contenu. La deuxième solution met à profit notre expertise dans le monde de la restauration. Même si nous ne sommes pas dans le consulting, nous avons créé une arborescence de contenus pré-chargés et pré-complétés pour que le client ait une base type, et qu’il puisse facilement prendre en main l’outil. Le troisième format, c’est celui où Heystan devient le bras armé du client et nos équipes d’implémentation en interne vont travailler entre 4 et 12 semaines avec le client au travers de réunions de travail, pour créer une arborescence de contenus adaptés à ses besoins. »

L’outil s’adresse aux entreprises de toute taille, de l’indépendant au groupe, même si Léo Corcelli reconnaît un biais dans la stratégie de vente : « Le paradoxe, c’est que ceux qui en auraient le plus besoin, à savoir les restaurants indépendants de petite taille, sont aussi ceux qui ont le moins de moyens. Nous mettons donc en place des solutions pour faciliter le paiement de la facture d’implémentation, en la lissant dans le temps par exemple, et nos forfaits vont de 69 à 199 euros par mois et par établissement en fonction du nombre de salariés. »